Groupe familial de 1200 salariés et 732 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2020, l’allemand Bauder va installer en Alsace sa neuvième usine, sa seconde hors de son pays d’origine.
A Drusenheim (Bas-Rhin), sur la rive française du Rhin, il ouvrira en 2025 deux unités, respectivement de mousse polyuréthane rigide isolante et de membranes bitumineuses, sur une surface de plancher cumulée de 60 000 m², moyennant un investissement de 60 millions d’euros.
Ce site créera 100 emplois à sa mise en service. Il ne sera pas destiné qu’au marché hexagonal : « Son rayon d’action couvrira également la Suisse, autre marché stratégique pour nous, la Grande-Bretagne et le sud-ouest de l’Allemagne, dans la mesure où notre usine au siège de Stuttgart, rattrapée par l’urbanisation, ne présente plus de capacités d’extension », explique au Moniteur Mark Bauder, co-directeur général, avec ses frères Jan et Tim, en charge des questions techniques.

Les frères Tim, Mark et Jan Bauder (de gauche à droite) dirigent en commun l’entreprise familiale.
Porté par la conviction d’une croissance durable des marchés à l’heure de la transition énergétique et écologique, le projet s’inscrit dans un programme d’investissement de plus de 100 millions d’euros, le plus important de l’histoire de l’entreprise plus que centenaire, pour le développement de ses deux cœurs d’activités : l’étanchéité et l’isolation de toits plats et en pente.
Dans les trois prochaines années, Bauder installera ainsi une unité de résine liquide de synthèse à Landsberg et une ligne de membranes synthétiques TPO (polyoléfines thermoplastiques) à Schwepnitz, deux usines situées dans la partie orientale de l’Allemagne. Dans ce dernier site, l’entreprise créera également un atelier de produits d’étanchéité en PVC annoncé comme « le plus grand et le plus moderne d’Europe ».
Par ailleurs, l’usine de Bruck en Autriche accueillera deux nouvelles lignes de membranes bitumineuses et de mousse polyuréthane. Ce site constitue, avant Drusenheim, l’unique outil industriel hors d’Allemagne de Bauder jusqu’alors, à vocation de « tête de pont » vers le sud-est de l’Europe.
Disponibilité foncière
La nouvelle usine en Alsace, elle, s’orientera vers l’ouest du Vieux Continent vu d’outre-Rhin, afin de contribuer au développement visé du chiffre d’affaires hors d’Allemagne. Cette activité export représente d’ores et déjà quelque 40 % du total. « Nous sommes dans une logique d’européisation », confirme Jan Bauder.
Le choix de l’Alsace peut sonner comme un défi au leader mondial de l’étanchéité de toiture : le groupe Soprema, qui siège à Strasbourg. Les dirigeants de Bauder adoptent toutefois profil bas, affichant leur « grand respect » pour leur concurrent et leur intention de « progresser pas à pas » en France, où la présence de leur entreprise reste pour l’heure limitée.
La nouvelle unité porte bien un projet plus international, insistent-ils, et son implantation côté français résulte d’abord d’une disponibilité foncière (environ 12 hectares d’un seul tenant) qui faisait défaut sur la rive allemande en face où ils prospectaient en premier lieu.
Outre l’étanchéité et l’isolation, l’offre de Bauder s’élargit de plus en plus aux toitures végétalisées et aux installations photovoltaïques, avec le souci de développer une cohabitation « fiable » entre ces deux fonctions.
De façon générale, Mark Bauder indique « miser sur la haute qualité technique de nos produits et sur la qualité de vie au travail de nos usines, saluée par de nombreuses distinctions », pour faire réussir à l’entreprise une nouvelle percée, à partir de l’Alsace.