Pour la surélévation d'un réfectoire situé dans le groupe scolaire Choisy-Perret, dans le XIIIe arrondissement de la capitale, la ville de Paris a retenu le projet de l'architecte Jean-Baptiste Lacoudre. Spécialisé dans ce type d'opération, ce dernier s'est orienté vers une structure en bois pour plusieurs raisons : « Le choix d'une structure légère a permis de ne pas reprendre les fondations et, ainsi, d'optimiser le coût de l'opération. J'ai préféré une ossature en bois qui reste apparente à une ossature en acier qui aurait dû être protégée contre le feu. Enfin, le bois offre une esthétique agréable pour des salles de classe. »
René Baray, directeur du bureau d'études Scyna 4, va dans le même sens : « Si on avait retenu une structure en béton, les travaux de reprise en sous-oeuvre auraient absorbé une grande partie du coût de l'opération. » L'un comme l'autre des intervenants insiste sur la discussion préalable sans laquelle le choix de cette solution n'aurait pas été possible.
Un bâtiment existant en béton
Le bâtiment existant, de plain-pied, date des années 70. Servant de réfectoire pour les écoliers, il est construit sur un radier à l'aide de panneaux préfabriqués en béton. La structure classique, de type poteaux/poutres, est associée à un plancher en hourdis béton avec dalle de compression.
La surélévation porte le bâtiment à une hauteur de 7 m, et représente une surface supplémentaire de 925 m2 pour des salles de classe. La façade, de type VEC, est formée de châssis en aluminium dotés de doubles vitrages faiblement émissifs et sérigraphiés afin de garantir une certaine intimité. La trame est de 1,80 m.
La structure, de type poteaux/ poutres, est en bois lamellé-collé : épicéa à l'intérieur et iroko à l'extérieur (des poutres en porte- à-faux supportent une passerelle technique). Préfabriquée en usine par l'entreprise Mathis, la mise en oeuvre de la charpente n'a pas excédé une semaine. La trame est de 5,80 m pour une hauteur des poteaux allant de 2,20 à 3 m.
René Baray précise : « Le contreventement est assuré par les noyaux en béton. La charpente est dimensionnée pour une surcharge et un poids mort correspondant à 100 kg/m2. Les poteaux sont articulés en pieds, et leur côte altimétrique est ajustée à l'aide de cales d'acier. »
La couverture en zinc, à joint debout, repose sur un voligeage associé à des panneaux de bois composite et à une isolation. Elle forme une cinquième façade et facilite l'insertion au milieu des tours d'habitation qui enserrent le groupe scolaire. C'est seulement ensuite (le bâtiment est mis hors d'eau et hors d'air), que l'étanchéité du réfectoire a été décapée et la dalle béton grenaillée. En effet, le réfectoire est resté en activité pendant la phase des travaux.
La dalle n'a pas été renforcée grâce à une chape collaborante réalisée à l'aide d'une résine époxy de 5 cm d'épaisseur, armée d'un treillis (la surcharge admissible de la dalle passe de 150 à 400 kg/m2). Des précautions ont toutefois été prises, en phase transitoire, pour assurer l'étanchéité, notamment au droit des poteaux en bois grâce à des relevés d'étanchéité. Le bâtiment est coupe-feu 1 heure et stable au feu 1 heure.
Le montant des travaux s'élève à 7,3 millions de francs HT, dont 6,4 millions pour la construction et 900 000 francs pour la réhabilitation ainsi que la mise aux normes incendie. Le coût de la construction s'élève à 6 900 francs/m2. La durée des travaux est de huit mois.
FICHE TECHNIQUE
Maître d'ouvrage : mairie de Paris
Conducteur d'opération : SLA du XIIIe arrondissement.
Maître d'oeuvre : Jean-Baptiste Lacoudre, architecte. BET : Scyna 4 (structure), BPA (fluides). Economiste de la construction : Michel Ducroux. Entreprise générale : Sachet-Brulet (SAEP). Sous-traitant charpente : Mathis. Bureau de contrôle : Veritas. Coordinateur SPS : GBI.
PHOTO :
1. La structure de type poteaux-poutres est en bois lamellé-collé : épicéa à l'intérieur et iroko à l'extérieur.
2. La façade est de type VEC. Elle est formée de châssis en aluminium avec des vitrages sérigraphiés. Le porte-à-faux des poutres en bois sert à réaliser une passerelle technique.
POUR EN SAVOIR PLUS...
A lire
« Mariage du bois et du verre pour un centre de recherche », « Le Moniteur » du 4 décembre 1998, p. 64.
« Une structure en bois pour un immeuble de bureaux », « Le Moniteur » du 27 novembre 1998, p. 76.
Dossier « Menuiseries », partie bois, « Le Moniteur » du 13 novembre 1998, p. 139.
« Termites : une arme douce », « Le Moniteur » du 28 août 1998, p. 37.
« Environnement : les traitements du bois en question », « Le Moniteur » du 3 juillet 1998, p. 55.
« Un bardage en bois exotique », « Le Moniteur » du 20 mars 1998, p. 97.
Dossier « Bois en structure », « Le moniteur » du 6 février 1998, p. 74 : « Structure mixte bois/métal pour la tour de la Terre », « Des maisons surisolées », « Des poutrelles en bois reconstitué pour une rénovation », « Structure autostable pour une dent creuse », fiche pratique « Comment lutter contre les termites ».
« Structures en bois aux états limites » (Deux tomes : 1. Introduction à l'Eurocode 5 : matériaux et bases de calculs ; 2. Introduction à l'Eurocode 5 : calculs de structure), Step/Eyrolles, 1996-1997.
« Choisir la bonne essence de bois en fonction des besoins », « les Cahiers techniques du bâtiment » de décembre 1998 (no 194), p. 52.
Rencontres
Journées de la construction bois, les 5 et 6 février 1999, à Epinal. Renseignements : ENSTIB/Critt Bois JCBE 99, tél. : 03.29.81.11.50 ; fax : 03.29.34.09.76.
Salon Eurobois (machine à bois et matériau bois) avec un espace technologique bois/construction, les 3 et 6 mars 1999, à Eurexpo-Lyon. Renseignements : Jean-Michel Pauget, CNDB, tél. : 04.78.37.09.66.