Voici quelques mois que la mise en lumière de la rue Georges-Tessier a ajouté une pierre inédite à la refonte du centre ancien de Saint-Etienne (Loire). Formé de rues étroites et hautes, celui-ci souffrait de thrombose automobile. « Cœur-de-Ville », programme lancé par la Ville pour le revitaliser, s’emploie à y réduire le trafic de transit et à redynamiser ses espaces publics de manière que les passants se les approprient. Nombre de ces réaménagements associent design et expression artistique, démarche dont Saint-Etienne a fait depuis des années le fil conducteur de son projet urbain. Rue Georges-Tessier, carte blanche a été donnée à l’architecte plasticienne Laetitia Belala. Dans le cadre d’une piétonnisation de la rue, la conceptrice a imaginé une scénographie lumineuse intimiste, qui fasse appel à l’intervention des habitants. Des sortes de graines en résine, variant par la forme comme par la couleur, et suspendues par câbles au-dessus de la voie, semblent flotter en lévitation entre les immeubles. Quiconque passe peut actionner l’un des interrupteurs installés pour éclairer ou éteindre l’ensemble des graines. L’architecte plasticienne laisse ainsi planer l’ambiguïté entre ce qui relève de la sphère domestique et de la sphère publique. Placées à l’intérieur de ces graines, les sources lumineuses consistent soit en lumière chaude, soit en lumière froide, soit encore en diodes électroluminescentes teintées, de façon à accentuer une couleur ou même à la transformer sensiblement, - un violet qui tourne au grenat, par exemple. Toutes ont été conçues pour n’éclairer que les graines, sans produire de nuisances pour les riverains.
