Une réhabilitation béton à Saint-Denis

L'immeuble de logements ouvriers de François-Coignet à Saint-Denis, l’un des premiers en béton (1856), est désormais sauvé après trente ans d’occupation illégale.

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Une belle opération patrimoniale commence au printemps à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) : la réhabilitation de l’immeuble de logements ouvriers de François-Coignet, l’un des premiers en béton (1856), désormais sauvé après trente ans d’occupation illégale. « Cet immeuble (R + 5), inscrit aux monuments historiques, fait partie d’un ensemble de trois éléments, eux aussi en béton, l’usine Coignet et la Maison Coignet. Des 72 logements à l’origine, des deux-pièces très exigus, l’opération vise à en installer 58 à loyer maîtrisé, du studio au trois pièces », déclarent Alexandre Mauret et Arnaud Baudel, respectivement président et directeur des opérations d’Histoire & Patrimoine Développement, maître d’ouvrage.

Béton Coignet

Situé 59-61, rue Charles-Michels, l’immeuble est remarquable par la technique du matériau utilisé. On l’appelle « béton Coignet », « pierre artificielle », « béton plastique », « béton de pisé ». Ce n’est pas un béton armé (pas d’armature métallique). « Composé d’un mélange de chaux, de sable, de ciment Portland, il présente les caractéristiques mécaniques d’une pierre. La technique de construction est inspirée de celle du pisé : un caisson fait de branchages, un mélange compressé le plus sec possible », explique Bertrand Monchecourt, architecte du patrimoine. On monte étage par étage un matériau très dur. Objectif initial de Coignet : construire rapidement et efficacement un bâtiment avec une main-d’œuvre limitée, en utilisant des matériaux bon marché.

Structure saine

La structure du bâtiment est restée saine. Deux techniques de restauration ont été mises au point par l’architecte. « D’une part, un mortier adapté avec la même porosité et la même plasticité que le mortier existant à base de chaux. D’autre part, poursuit Bertrand Monchecourt, une technique de greffe. On découpe la partie malade. On fait du béton Coignet au sol dans des moules. On procède alors à la greffe. Du béton Coignet sur du béton Coignet : il y a compatibilité. »

Le chantier devrait commencer en avril et durer dix-huit mois. Les travaux s’élèvent à 6 millions d’euros TTC, qui s’ajoutent au coût d’acquisition de l’immeuble auprès de la Ville de Saint-Denis pour 1,2 million. Reste maintenant à sauver la Maison Coignet.

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