Depuis le mois d'avril et pendant dix-huit mois, sur le parvis Alpexpo à Grenoble (Isère), 1 000 m² d'ombrage changent l'ambiance de cette aire périurbaine aride de 8 000 m². Intégrée au Plan canopée de Grenoble Alpes Métropole, l'opération d'urbanisme transitoire associe une étude de microclimat urbain à des animations artistiques et à des investigations sur l'appropriation par les usagers des espaces transformés.
« L'arrosage dessine la pépinière provisoire », explique le paysagiste Mathieu Lucas, mandataire du groupement de conception-réalisation dans lequel il partage la conception avec l'agence d'architecture Peaks et Les Structographes pour la scénographie. Pas moins de 130 arbres de 13 essences différentes quadrillent le parvis. Suspendue entre la patinoire et le hall d'exposition, une tenture agricole horizontale posée par Art Composit ajoute son ombre et ses ondulations à l'effet de rafraîchissement et aux vibrations du feuillage. Autre membre du groupement, le spécialiste de l'arrosage raisonné et connecté Urbasense a réparti ses capteurs de régulation hydrique, de température et de particules fines à l'intérieur et à l'extérieur de l'espace ainsi climatisé.
Le laboratoire universitaire Ummisco de l'Institut de recherche pour le développement est chargé de mesurer l'épuration et le confort thermique générés par cet aménagement provisoire.
Que restera-t-il, après septembre 2023, de ce laboratoire de rafraîchissement ? Les cartons de Grenoble Alpes Métropole ne contiennent pas de projet durable identifié. Mais le fait que les usagers soient déjà nombreux à investir le site pourrait bien inspirer la collectivité.