La PAC a le vent en poupe. En 2021, 1 167 930 pompes à chaleur ont été installées dans des logements (contre 1 012 575 en 2020) pour réduire la consommation énergétique. Une tendance à la hausse pour ce type de chauffage. En parallèle, les associations de consommateurs recensent une hausse des plaintes après cette installation. « La DHUP a organisé une réunion à la fin de l’année 2022 avec les associations de consommateurs, indique Olivier Sidler, porte-parole de negaWatt. Les plaintes, en hausse depuis l’été 2022, portent sur le sous-dimensionnement, ou le surdimensionnement des installations. Clairement, il s’agit de ménages qui ont changé de système de chauffage et qui ont froid. » Dans un rapport, negaWatt, en partenariat avec le Cler pour la transition énergétique, dresse ses enseignements et recommandations pour optimiser le recours aux pompes à chaleur.
Un faible écart de température pour une PAC efficace
L’efficacité d’une PAC dépend de l’écart de température entre sa source froide et chaude. « La PAC n’est pas une chaudière. Plus la température extérieure est froide, plus sa puissance diminue », rappelle Olivier Sidler. Par ailleurs, une PAC classique ne peut délivrer un fluide supérieur à 55°. Une performance atteignable quand la température extérieure ne descend pas en dessous de 9°, si l’on s’en réfère à la « Loi d’eau ». D’où l’importance, selon negaWatt et le Cler, d’isoler le logement avant d’installer une pompe à chaleur pour réduire cet écart. Problème : les aides publiques sont fléchées sur des mono-gestes. Selon les derniers chiffres de l’Agence nationale de l’habitat (Anah) qui distribue MaPrimeRenov’, sur les 669 890 rénovations énergétiques financées, seules 65 939 concernent des rénovations globales.

Jusque 70% de réduction sur la facture énergétique
Sur le terrain, certains se contentent de coupler leur PAC à une source de chaleur secondaire (convecteur électrique par exemple). Mais cette alliance ne doit être réalisée uniquement qu'en cas d’urgence ou lorsqu’une rénovation performante est impossible, estime l’étude. En effet, elle entraine une hausse de consommation d’électricité (alors qu’il y a urgence à réduire les pics de consommation) et ne réduit pas suffisamment les émissions de gaz à effet de serre (GES).
Sans rénovation, une PAC en relève de chaudière ne réduit que de 1,6 % la facture énergétique des ménages, contre 9 % pour une PAC hybride, 17 % pour une PAC avec convecteurs et 22 % pour une PAC haute température. Avec rénovation, une PAC peut réduire jusqu’à 70 % de la facture des ménages. negaWatt préconise une installation de PAC eau-eau, plus efficace, lorsque c’est possible. Cerise sur le gâteau : une PAC air-eau TOR ou avec inverter, dans un bâtiment rénové, divise par 100 les émissions de GES par rapport aux systèmes de chauffage au fioul installés dans les passoires thermiques (F ou G). Enfin, pour améliorer leur rendement, les auteurs du rapport proposent de revoir le dimensionnement des PAC. En moyenne, elles sont dimensionnées à 70% de la puissance maximum selon le rapport. Les auteurs suggèrent de monter à 90 avec une PAC TOR et même 100% avec inverter.