Equipement industriel - L'esthétique industrielle et l'élégance formelle s'unissent dans le Val-de-Marne, sur le site de maintenance et de remisage du tramway T9.

 

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A un angle des ateliers, un espace planté prend place sous une toiture en métal déployé aux allures de cathédrale.

La mixité programmatique est dans l'air du temps. Elle se limite le plus souvent à panacher habitat, bureaux et commerces dans un même édifice. Mais à l'échelle de la ville, comment (ré)installer des lieux d'activités tels que des équipements industriels ? Comment faire en sorte qu'un bâtiment technique soit, en même temps, un véritable objet d'architecture et un repère urbain à part entière, et qu'il trouve sa juste place dans un quartier en mutation ? Telles sont les questions que s'est posée l'agence Ferrier Marchetti Studio pour la conception d'ensemble à Orly (Val-de-Marne) des 4,4 ha du site de maintenance et de remisage du tramway de la ligne T9 (Porte de Choisy - Orly centre-ville).

Pour l'architecte Jacques Ferrier, la réponse réside, pour partie, dans cette affirmation qui tient du manifeste : « L'architecture industrielle a une qualité première : ses dimensions. Si on les compare à ce que nous voyons habituellement dans la ville - logements, écoles, bureaux, etc. - ce type d'équipements se caractérise par des objets hors normes. Ces derniers ne doivent pas être gommés, au contraire, il est intéressant de s'en servir pour que l'architecture joue son rôle dans l'espace urbain. Il y a là l'occasion de faire du centre de maintenance d'Orly autre chose qu'une simple boîte fonctionnelle. »

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80 000 voyageurs par jour. A un jet de pierre de la station de RER C « Les Saules », près de 300 cols bleus et cols blancs s'affairent pour assurer, depuis le printemps dernier, le transport de 80 000 voyageurs par jour. Sur le site ont pris place un parc de remisage pour 22 rames de tramway dans leurs impeccables livrées d'acier, les ateliers eux-mêmes, le poste de commandement centralisé de la ligne et le grand terre-plein zébré de rails, semé d'objets techniques pour la maintenance. La « mise en majesté » d'un tel programme supposait, selon ses architectes, d'offrir « un paysage cohérent, dans une recherche d'affinités entre le bâtiment principal et les équipements techniques, avec des matériaux très simples, mis en œuvre dans leur vérité matérielle et structurelle ». D'où une écriture architecturale où le fonctionnel le dispute à une certaine scénographie pour faire du lieu, à destination de ceux qui y travaillent, le « palais du tramway », voire une cathédrale laïque à la gloire de la machine et de ses serviteurs, où le dessin de l'architecte rejoint les exigences de l'ingénieur.

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Quant à la dimension paysagère, loin d'avoir été oubliée, elle veut réconcilier nature, infrastructure et urbanité via 27 300 m² d'espaces verts. Les zones techniques et bâties sont ainsi entourées de plantations, de sous-bois, d'allées plantées. Une alternance entre zones fonctionnelles et végétales estompe le caractère industriel du site sans altérer son efficacité opérationnelle.

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Origami chahuté. A l'intérieur du bâtiment principal, tout participe d'une omniprésence de la lumière naturelle et des vues vers l'extérieur. L'origami chahuté de la toiture en « plissé » rappelle les sheds caractéristiques des constructions industrielles du XIXe siècle. Il abrite une succession de hangars aux larges baies vitrées.

Côté constructif, une certaine frugalité prévaut : charpente métallique en structure, 4 700 m2 de panneaux sandwichs à deux parements acier et 2 250 m2 de polycarbonate alvéolaire transparent en couverture, façades de bureaux en mur-rideau et bardage verrier en profilés de verre armé et, pour les ateliers de maintenance, verre et bardage de lames en acier thermolaquées ou Inox brillant. Solidité, utilité, beauté… la triade vitruvienne n'est pas loin.

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