L’immeuble Ecowest actuellement en construction en bord de Seine à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) semble tout à fait classique en apparence. L’ensemble tertiaire qui va voir le jour ici sera composé de deux bâtiments, l’un de 42 900 m² pour l’Oréal Luxe et l’autre de 15 900 m² à commercialiser. Pourtant, la construction fait appel à deux techniques innovantes.
Le « top and down », tout d’abord, consiste à réaliser en même temps la superstructure (R+8) et l’infrastructure (R-5), afin de gagner du temps sur la construction. Si la méthode n’est pas nouvelle à proprement parler, elle permet de gagner un temps certain, estimé ici à cinq mois par rapport à une méthode classique de construction neuve. Le gros œuvre sera donc achevé en avril 2016, soit treize mois après le début des travaux.
Quatre contraintes à combiner
L’autre innovation concerne les planchers des cinq niveaux de sous-sol, dont le béton utilise pour la première fois les adjuvants de la gamme MasterEase de BASF. « Les contraintes liées au chantier ont rendu cette solution adaptée ici », indique Serge Favre, référent béton chez Léon Grosse. Sur ce chantier, l’entreprise générale a hérité des parois moulées, des poteaux préfondés et d’un pré-terrassement. « L’ensemble étant déjà réalisé, nous devions tenir compte de l’existant pour réaliser nos planchers », explique Olivier Goublin, directeur de travaux chez Léon Grosse.
L’entreprise a ainsi dû opter pour des planchers de 70 x 100 m sans joint de dilatation, afin en particulier d’éviter un système complexe d’étaiements provisoires. Le béton des planchers devait également être à faible retrait afin de limiter les contraintes sur les poteaux préfondés. Deux autres paramètres devaient être pris en compte : la légère pente (2%) des niveaux de sous-sol, imposée afin de collecter les eaux de ruissellement, et la nécessité de pouvoir pomper le béton sur une distance de 300 m.
Retrait du béton inférieur à 300 µm/m
Afin de tenir compte de ces multiples aspects, la solution a consisté à rechercher un béton à très faible retrait, inférieur à 300 µm/m, « alors qu’en général, les bétons courants se situent entre 450 et 600 µm/m », précise Serge Favre. Ce même béton devait aussi être assez fluide pour pouvoir être pompé sur une grande distance du fait de l’éloignement de la centrale foraine. La formulation finale du béton combine deux superplastifiants : les MasterEase 3000 et le 3500, afin d’abaisser la viscosité du béton et un optimisateur de maniabilité, le MasterSure 3900, à effet fluidifiant progressif, afin d’améliorer le maintien de la maniabilité des bétons de basse viscosité sans retard de prise. Au total, 46 000 m3 de béton auront été coulés sur ce chantier et 4 500 m3 d’acier auront été nécessaires.