«Nous sommes loin de l’univers de Charles Dickens» explique Marjan Hessamfar, architecte avec Joe Vérons de la Maison d’accueil de l’enfance Eleanor-Roosevelt, située à la Porte des Lilas (Paris XXe). Effectivement, si l’opération a pu bénéficier d’un budget supérieur à la moyenne (2700 euros/m2), il faut bien reconnaître que ces enfants en grande difficulté, âgés de 0 à 18 ans, placés ici en raison de la défaillance du milieu familial, le «valent bien».
Aluminium doré
Conscients des écorchés vifs que représentent ces quatre-vingt dix jeunes pensionnaires en attente d’une famille d’accueil, les architectes ont donc utilisé cet argent à bon escient pour faire de ce centre d’urgence géré par l’aide sociale à l’enfance (ASE) une «maison» où ils puissent se sentir protégés, mais ni parqués ni surveillés. D’abord, cette grande façade sur rue, striée de volets en aluminium doré, donne à l’édifice sa silhouette résidentielle. Les différentes tranches d'âge se partagent les étages : au premier, les adolescents (pour qu'ils ne se blessent pas s'ils font le mur) ; au deuxième, les moyens ; au troisième, la crèche. Et, en couronnement, les logements de fonction.
Appartement
Chaque étage est également subdivisé en plusieurs petites unités d’hébergement avec, pour chacune, une salle à manger, comme dans un appartement. A l’arrière de la parcelle, la création de deux patios apporte, non seulement de la lumière naturelle et des transparences, mais aussi un extérieur-intérieur rassurant. Les premiers enfants arriveront quelques jours avant Noël : un moment crucial pour ceux qui n’ont plus de vraie maison...