Une foreuse travaille sous l'étroite surveillance d'une station totale robotisée

Dans un terrain instable du centre d'Orléans, l'entreprise Charier réalise une paroi lutécienne au ras de bâtiments historiques.

Image d'illustration de l'article
Les pieux sont forés par une imposante Soilmec SR65, une machine de 400 ch pesant 72 t. Elle est équipée d'une tarière creuse qui descend à -14 m au ras des bâtiments anciens, ici un presbytère.

« C'est un petit chantier, mais il est difficile », admet Georges Voileau, directeur d'agence de l'entreprise Charier, en montrant une fouille. Effectivement le chantier n'est pas large, 900 m² seulement, mais c'est un concentré de matériels et de techniques. Charier y réalise les fondations spéciales d'un cinéma que construira l'entreprise Sabard. Situé à une dizaine de mètres de la Loire, le bâtiment jouxtera une église et son presbytère ainsi que de vielles maisons du centre historique d'Orléans, le tout sur un terrain particulièrement instable. La fouille descend à -9 m. La nappe phréatique, elle, se situe à -9,5 m mais son niveau monte ou descend avec celui de la Loire. L'étanchéité est cruciale. Pour cela Charier réalise un caisson dans lequel Sabard viendra par la suite construire son ouvrage. Les voiles sont réalisés selon la technique de la paroi lutécienne : des pieux de 420 mm de diamètre sont forés dans le sol avant le terrassement, puis, au fur à mesure qu'ils sont mis à nu lors du décaissement, ils sont reliés entre eux par un treillis métallique recouvert de béton projeté et confortés par des tirants. Ces pieux sont forés par une imposante Soilmec SR65, une machine de 400 ch pesant 72 t. Elle est équipée d'une tarière creuse qui descend à -14 m au ras des bâtiments anciens dont la stabilité est approximative... « Nous avons installé des cibles partout sur les immeubles alentour. Une station totale automatisée vient les pointer plusieurs fois par jour pour vérifier que rien n'a bougé. Si l'ordinateur constate un écart supérieur ou égal à 3 mm, alors il lance une alarme sur mon téléphone portable », explique Jean-Michel Couffin, responsable d'affaires chez Charier, qui dit ne pas avoir été réveillé au milieu de la nuit mais admet ne dormir que d'une oreille... Une fois cette enceinte réalisée, Charier s'occupera du fond de fouille. La grosse Soilmec entrera encore en action pour réaliser les pieux porteurs alors qu'une plus petite, une SM 505, posera des ancrages verticaux. Ceux-ci seront reliés au ferraillage du futur radier qui sera de la sorte « cloué » au sol et résistera à la poussée lors des montées des eaux. Charier a choisi pour ces ancrages des clous auto-forants Ischebeck. Longs de 15 m, d'un diamètre de 30 mm, ils sont équipés d'un taillant perdu et s'enfoncent directement dans le sol, sans forage préalable.

Newsletter Week-End
Nos journalistes sélectionnent pour vous les articles essentiels de votre secteur.
Les services Le Moniteur
La solution en ligne pour bien construire !
L'expertise juridique des Éditions du Moniteur
Trouvez des fournisseurs du BTP !
Détectez vos opportunités d’affaires