« Une façade cintrée, dépourvue d’angles ; une géométrie fluide et des parois rehaussées par une palette de cinq couleurs », voilà une configuration pour le moins originale et atypique… surtout pour un centre de détention. « C’est un prototype, explique Victor Castro, l’architecte maître d’œuvre du projet. Il s’agit du troisième établissement de ce genre à ouvrir en France, placé à la fois sous l’autorité du ministère de la Justice et celui de la Santé. » De fait, le bâtiment de l’Unité d’hospitalisation spécialement aménagée du Centre psychothérapique de Nancy constitue un signal architectural dans le paysage urbain. Des lignes qui bousculent les codes habituels d’un centre de détention. « Le bâtiment fonctionne comme un lieu carcéral et un établissement psychiatrique. La conjugaison de ces deux fonctions représentait un défi architectural majeur. Mon objectif était de m’éloigner de l’univers carcéral, tout en prenant en compte les contraintes liées à l’utilisation du bâtiment », détaille Victor Castro. Résultat : un ouvrage en couleur sans surface plane et sans symétrie, et bien sûr une atmosphère inhabituelle pour ce type de lieu plutôt habitué au béton brut de décoffrage.
Calepinage précis
Sur le plan technique, la façade est constituée d’une vêture de panneaux composites mis en place sur une ossature. Laquelle est constituée de pattes équerres de bardage qui sont fixées sur le voile béton par vis. L’isolation par l’extérieur est assurée par deux couches croisées de laine de verre de 60 mm chacune, ce qui a permis de gérer au mieux les ponts thermiques, le pare-pluie étant déroulé devant l’isolant.
La difficulté principale de ce chantier de vêtures réside dans le calepinage des 600 panneaux à poser sur une façade cintrée de 800 m2.
Gilles Broggi, directeur de l’agence Soprema Entreprise de Nancy en charge du chantier, explique : « C’est un chantier très technique. Il a fallu déterminer avec précision chaque panneau en intégrant les différentes couleurs de la façade, le relevé du mur béton et les joints entre deux panneaux ». Une fois les dimensions définies par le bureau d’études, les plaques ont été envoyées chez un menuisier pour être découpées et prêtes à poser. Une étape délicate : « Le calepinage doit être très précis pour découper, au millimètre près, les 600 plaques. »