Le contexte
Construite en maçonnerie de brique (murs de 34 cm d’épaisseur), cette maison n’était pas du tout isolée. La toiture, dont les liteaux commençaient à pourrir, était également à refaire. Jean Dallennes a souhaité isoler l’enveloppe aux niveaux de performance actuels sans perdre l’inertie des murs. Il a privilégié une isolation thermique par l’extérieur (ITE) quand cela était possible. L’isolant choisi n’est pas commun : un liège spécial façade que l’écoconsultant avait vu mis en œuvre en Bretagne. Avantage : le liège est directement collé et chevillé, sans bardage extérieur ni enduit. Seule contrainte : pour ne pas empiéter sur le trottoir côté rue, seul l’étage a pu être isolé par l’extérieur. Le rez-de-chaussée l’a été par l’intérieur. Les deux isolants se chevauchent sur 50 cm de part et d’autre du mur pour couper le pont thermique.
La mise en œuvre
Les façades nord (côté rue, premier étage seulement) et sud sont isolées par 12 cm de liège, collé chevillé directement sur la brique. L’isolation est complétée à l’intérieur par 8 cm d’enduit chaux lin, recouvert par 1 à 2,5 cm d’enduit terre. Au final, la paroi affiche une résistance thermique R = 5,43 m.K/W. Le pignon ouest est également isolé par l’extérieur, mais par deux couches croisées de laine de roche (R = 6,45 m.K/W). Seul le pignon est partiellement mitoyen et isolé par l’intérieur par 10 cm de polystyrène graphité (R = 3,90 m.K/W). La dalle en béton de 10 cm sur terre-plein est isolée par 12 cm de polystyrène spécial sol, plus 5 cm de liège (R = 4,54 m.K/W). En toiture, la charpente a été conservée, mais la couverture a été entièrement refaite et isolée par 24 cm de laine de bois en deux couches croisées. « J’ai choisi cet isolant pour son déphasage de 10 heures qui contribue au confort d’été », explique Jean Dallennes. L’isolation des rampants et l’étanchéité à l’air par membrane, et la finition en plaques de plâtre sur tasseaux bois, ont été réalisées par l’entreprise Aprobat.
L’organisation
« Le gros œuvre a été réalisé par un seul ouvrier, hautement qualifié dans les métiers du bois et très polyvalent. Cela a permis au chantier d’avancer avec souplesse, même avec des solutions nouvelles », explique Jean Dallennes. Le « test-école » du Blower-door en première phase des travaux, qui donnait déjà moins de 0,6m3/h.m2 sous une dépression de 4 Pa (soit mieux que le seuil réglementaire pour les maisons individuelles dans la RT 2012), a été suivi de près, permettant quelques fines reprises. Le deuxième test d’infiltrométrie sera réalisé dès que les travaux seront complètement terminés.
NB : Jean Dallennes a réalisé la première partie des travaux (démolition, gros œuvre et charpente, qui ont duré trois mois) avant la vente de son entreprise. Pour lui, c’était l’heure de la retraite. Son chantier est une première expérience d’écorénovation. Depuis, il a développé une activité de consultant spécialisé en écoconstruction.






