Une enveloppe acoustique et thermique pour un immeuble de logements sociaux

En réponse à des contraintes environnementales et techniques fortes, les concepteurs de cet immeuble de logements sociaux ont conçu une enveloppe qui, tout en étant esthétique, apporte : thermique, acoustique, durabilité et accessibilité…

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Pour ce projet, la volonté de l’architecte a été de distinguer les différents volumes et espaces en alternant les niveaux.

Situé dans un quartier en pleine mutation, Lyon Confluence (69) à Lyon, où la démarche HQE est appliquée à l’ensemble des chantiers de construction, cet immeuble de logements sociaux (locatifs et accession à la propriété) « la Croisée des eaux » est représentatif des efforts consentis par les maîtres d’ouvrage et maîtres d’œuvre pour réduire l’impact des constructions sur l’environnement. Et ce, avec une double volonté d’intégration à la ville et de mixité sociale. Résultat : le bâtiment qui, à terme, vise la labellisation BBC, est conçu et réalisé pour assurer tout à la fois : économie d’énergie, confort acoustique, accessibilité… Qui plus est sur une parcelle difficile puisqu’au croisement d’une voie de chemin de fer surélevée par rapport à l’espace public et d’une voie de circulation particulièrement fréquentée. Autre difficulté : la façade sur rue est exposée au nord, alors que la façade sud sur cour est face à une école. Le projet conçu et réalisé par l’agence d’architecture d’Emmanuelle Colboc intègre et répond à l’ensemble de ces contraintes, notamment dans la conception des appartements. Pour la plupart traversants, tous bénéficient de deux voire trois orientations et sont accessibles aux handicapés. Compte tenu de ces impératifs, l’équipe de maîtrise d’œuvre a retenu des solutions techniques à la fois simples et performantes, que ce soit pour la réalisation de l’enveloppe ou dans le choix des équipements techniques : isolation thermique par l’extérieur (ITE), fenêtres à double vitrage PVC, chaudière gaz à condensation, production solaire d’eau chaude sanitaire avec un taux de couverture de 50% ou encore optimisation des eaux pluviales.

Menuiseries « passives »

Sur le plan technique, le système d’ITE sur bardage ciment support d’enduit (Aquapanel Outdoor/Kauf) et les menuiseries (VEKA) ont été au centre de toutes les attentions. Ainsi rien que pour les 320 menuiseries avec 40 dimensionnements différents, le cahier des détails d’exécution compte plus de 1000 pages ! Une complexité qui s’explique par la nécessité de répondre en même temps à toutes les contraintes : thermique, acoustique, PMR, confort d’usage et économique. Pour y parvenir, deux types de profilés ont été utilisés : des profilés PVC de 58 mm d’épaisseur et trois chambres d’isolation sélectionnées pour les façades les moins exposées au risque acoustique, ainsi que des profilés PVC de 70 mm et 5 chambres d’isolation, placées en façades ouest, la plus exposée au bruit et capable d’accueillir des vitrages de 42 mm. De nombreux essais ont été nécessaires pour valider les choix. Par exemple, vérifier pour les menuiseries de grandes dimensions la compatibilité des ferrures avec les charges importantes induites par l’utilisation de double vitrage acoustique (charge de 85 kg par vantail avec vitrage acoustique 40 dB), la pertinence des seuils accessibilité à rupture de pont thermique ou les coffres de volets roulants. Le résultat est visiblement à la hauteur des espérances : « Les différents tests, explique Michael Swerger, architecte chef de projet, confirme la pertinence de nos choix et préconisations. Les derniers essais de résistance air-eau-vent (AEV) sont très bons et révèlent une quasi-passivité des menuiseries ».

ITE bardage ciment armé

Comme les menuiseries, le procédé d’isolation thermique par l’extérieur a été particulièrement travaillé avec une contrainte forte en raison du milieu urbain très passant : la résistance mécanique du système. Pour y répondre, le choix s’est porté sur un système de bardage plaque de ciment armée d’enduits sur chaque face support. Sous avis technique du CSTB, le procédé affiche une forte résistance à la pression, aux chocs, à l’humidité et au ruissellement, des caractéristiques importantes en partie basse de façade. Autre atout : le comportement au feu de l’ensemble. Les plaques, qui ont une réaction au feu de classe A1, contribuent à la réalisation d’une façade ayant une masse combustible très faible qui empêche de nourrir le feu et diminue les risques de propagation d’incendie. Sur le plan esthétique, le système, mis en œuvre sur une ossature rapportée, apporte une finition homogène sans joints apparents, ce qui a permis la mise en place de deux types de finition : enduit minéral et briquettes de terre cuite collée (Rairie Montrieux). L’aspect économique a également joué en faveur du procédé avec un coût fourni posé entre 90 et 130 €/m2.

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