Tout a commencé il y a deux ans et demi lorsque Windsor est sélectionné dans le cadre d'un concours organisé par l'aménageur AFTRP (Agence Foncière et Technique de la Région Parisienne) pour la réalisation de bâtiments d'habitation à basse consommation. A l'époque, en l'absence de labels français, la consultation se fait sur la base des labels suisse et allemand : et Passiv Haus. « Nous avons choisi le premier, explique Jean-François Casagrande, Directeur général adjoint de Windsor, tout simplement pour une raison de facilité au niveau de la langue. Pour arriver à une solution réglementaire compatible selon les exigences suisses et françaises, nous nous sommes entourés de deux bureaux d'études : Estia pour la Suisse et Cardonnel pour la France ». Label Minergie oblige, la consommation maximale en énergie primaire, pour le chauffage, l'eau chaude sanitaire et la ventilation, doit être inférieure à 42 kWhep/m2.an.
Cette recherche de performances a commencé dès le choix de l'orientation des maisons avec une implantation plein sud des pièces de vie pour bénéficier des apports solaires et du maximum de lumière. Leur forme a également été optimisée afin de limiter les déperditions thermiques. « Pour rompre avec une éventuelle monotonie esthétique, nous avons joué sur les différentes positions des garages, précise Jacques Mouzon (Atelier B.L.M.), l'architecte du programme. Bien sûr, lorsqu'ils se trouvent accolés aux maisons, ils ont un rôle de tampon ».
Un mode constructif ingénieux et innovant
L'objectif étant d'avoir une enveloppe extrêmement performante en termes d'isolation, le choix s'est porté sur des briques thermiques de 20 cm (BGV Thermo de Bouyer Leroux) associées à un doublage polyuréthane de 12 cm (Efisol) Ce complexe, sorte de peau extérieure équivalente à un mètre de briques, permet une résistance thermique de très haut niveau, R supérieur à 5 m2.W/K. Encore fallait-il supprimer totalement les ponts thermiques. L'idée est alors venue de dissocier cette coque performante de la structure porteuse construite à l'intérieur du bâtiment. En désolidarisant cette structure avec poutres et poteaux à l'intérieur de l'habitat portant les planchers (eux-mêmes désolidarisés) de la coque constituée de briques, l'isolant peut s'insérer entre les deux dans son épaisseur et sur toute la hauteur. Cette isolation intérieure a été préférée à une isolation par l'extérieur qui, à l'époque du concours, ne disposait pas d'avis technique correspondant aux exigences des assurances.
Pour répondre à la problématique de la suppression des ponts thermiques en combles perdus, le soufflage mécanique de 30 cm de laine de roche (Rockprime de Rockwool) a été la solution retenue. L'isolation des parois, quant à elle, est réalisée avec un complexe de doublage (Sis Reve d'Efisol) constitué de mousse polyuréthane et d'une plaque de plâtre collée sur une face (Lafarge).
Parallèlement, l'étanchéité à l'air a été soignée avec, entre autres, la pose d'un cordon continu de colle en partie supérieure du doublage des murs - une solution indiquée dans le DTU, mais pas toujours appliquée sur les chantiers- ou encore la circulation des gaines électriques au niveau des poteaux et non pas derrière les cloisons.
Equipements et astuces
L'eau chaude sanitaire est assurée par un chauffe-eau solaire (HelioSet de Saunier Duval). Un ballon de 250 litres est raccordé à 4 m2 de capteurs solaires installés en toiture. Il est associé à une chaudière gaz à condensation de 24 kW, qui prend le relais lorsque l'ensoleillement n'est pas suffisant. Cette chaudière est largement dimensionnée pour les besoins mais il n'existe pas de plus petite puissance sur le marché.
Le choix du chauffage pour l'ensemble des surfaces habitables s'est orienté vers un plancher rayonnant basse température sur lequel on a multiplié le nombre de boucles. Cette mise en œuvre très spécifique (double trame 10 cm) permet de moins solliciter de puissance sur la chaudière, entraînant ainsi une réduction de la consommation électrique, tout en procurant le même confort.
Ces maisons sont, par ailleurs, autorégulées : dès que la température atteint 20-21°C , le chauffage se coupe automatiquement, mais un système de sonde extérieure permet d'anticiper sur un prochain cycle de chauffage programmé pour éviter les écarts de température trop importants. Une ventilation double flux (Dee-Fly d'Aldes) complète le dispositif.
Les premières maisons seront livrées en juillet. Le promoteur estime le surcoût lié aux performances énergétiques à 10%. Pour en absorber une partie, l'AFTRP a accepté en tant qu'aménageur de réduire sa charge foncière.

