A Nancy (Meurthe-et-Moselle), les anciens locaux de l’Ecole des Mines examinent leur étanchéité à l’air, à quelques semaines de la réception de leurs travaux de réhabilitation.
Le 25 février 2022, le Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (Cerema) a achevé le contrôle de la perméabilité de l’enveloppe de ce bâtiment tertiaire de six étages (12 500 m²) rénové par le Rectorat de l’académie de Nancy-Metz. Pour la mise en œuvre de ce test, l’agence spécialisée d’Autun (Saône-et-Loire) du Cerema a eu recours à un perméamètre grand-volume, soit un ventilateur géant capable de dépressuriser des bâtiments de grande dimension. Ses deux tuyères sont en mesure d’extraire jusqu’à 120 000 m³ d’air/heure.
Financer les travaux correctifs en cas de mauvais résultats
Cette démarche volontariste du maître d’ouvrage s’explique par une attention accrue portée à la fois à la qualité de l’air intérieur, aux performances thermique et acoustique, mais aussi à la qualité du bâti. « En phase d’appel d’offres, nous avons précisé dans le cahier des clauses techniques que si les résultats du test d’étanchéité à l’air n’étaient pas satisfaisants, les entreprises devraient financer les travaux correctifs, ainsi qu’un nouveau test », détaille Véronique Mazoyer, directrice-adjointe de l’immobilier de la région académique Grand Est. La maitrise d’ouvrage explique avoir cependant veillé à placer la barre à un niveau « atteignable » (1,2 m³ d’air par heure par m²), afin de ne pas faire exploser les coûts de ce programme de 30 millions d’euros TTC.
Colmatage, identification des fuites, mesure
L’opération de contrôle de l’étanchéité à l’air s’est étalée sur cinq jours. Les agents du Cerema ont commencé par colmater les arrivées d’air/bouches d’extraction, afin d’annuler les débits liés à la ventilation. Puis le perméamètre grand-volume est entré une première fois en action, afin d’identifier les fuites d’air indésirables. « Nous avons exploré un échantillon de pièces, afin de repérer les éventuels défauts récurrents au niveau des menuiseries extérieures, des conduites et gaines », détaille Sylvain Berthault, chargé d’études à l’agence d’Autun du Cerema.
L’opération s’est conclue par la mesure proprement dite de la perméabilité à l’air : le perméamètre a mis en dépression le bâtiment par paliers successifs (de 10 à 55 pascals) afin de recueillir les mesures débit/dépression permettant d’obtenir le coefficient de perméabilité à l’air du bâtiment sous 4 pascals.
Charpente métallique à structure irrégulière
Le chantier nancéien n’en était pas à son premier contrôle. Le rectorat avait déjà commandé en cours de travaux, en février 2020, un premier test d’étanchéité ciblé sur le dernier niveau, une partie en construction métallique rapportée au bâtiment existant dans les années 60. « En raison de la structure très irrégulière de cette charpente métallique, la mise en œuvre une membrane d’étanchéité à l’air classique aurait fait perdre de la surface de plancher. Le test a permis de vérifier l’efficacité du revêtement intérieur projeté mis en œuvre par l’entreprise », conclut Véronique Mazoyer.