Un tunnelier s'adapte aux courbes

Destinée à être reliée au réseau existant, la galerie d'évacuation des eaux pluviales de Franconville (Val-d'Oise) suit les voies communales à environ 15 m de profondeur. A partir d'un puits creusé à la pelle mécanique près de la gare, une première tranche de 608 m de longueur a déjà été réalisée, et une seconde, de 725 m de longueur et de 1,82 m de diamètre, est en cours de construction. A une intersection de rues, cette dernière doit franchir un angle droit pour rester dans le domaine public, ce qui a conduit l'entreprise CSM Bessac à apporter des modifications au tunnelier utilisé pour creuser la galerie et à changer le soutènement.

« Le coude a une longueur de 50 m et un rayon minimal de 18 m, explique Yves Ménard, le directeur de l'agence Ile-de-France. Cette forte courbure nous a obligés à abandonner les voussoirs en béton utilisés dans les parties droites pour adopter un confortement en cintres d'acier avec garnitures en bois. C'est, à ma connaissance, la première fois que l'on utilise ce procédé. »

Une jupe supplémentaire

Le terrain traversé est une roche marno-calcaire en bancs de 50 cm d'épaisseur environ, avec des passages d'eau localisés et quelques couches de silex. Les résistances à la compression peuvent atteindre les 250 MPa.

Le tunnelier est une machine à attaque ponctuelle et pose des voussoirs à l'avancement. Pour réaliser le tronçon courbe, une jupe supplémentaire lui a été ajoutée à l'arrière. « La jupe est libre pour passer dans la courbe et d'un diamètre plus important que la jupe principale pour nous permettre de poser les cintres », précise le responsable du chantier, Louis Carlos. Ceux-ci sont composés de quatre éléments en acier (HEB 10) boulonnés, entre lesquels des morceaux de madrier de 8 cm d'épaisseur sont placés perpendiculairement. « Ces éléments sont peints pour qu'ils puissent être identifiés, car ils ont des longueurs différentes suivant qu'ils sont placés à l'intérieur ou à l'extérieur de la courbe », ajoute Louis Carlos. Puis un coulis composé de ciment, de sable et de bentonite est injecté à l'intérieur de l'anneau pour le consolider. Le tunnelier avance grâce à des vérins qui s'appuient sur les cintres déjà posés. Ce confortement sera ensuite renforcé par du béton projeté.

FRANCONVILLE. Le soutènement du coude est assuré par des cintres en acier et des éléments en bois. Ci-contre le front de taille du tunnelier est fermé et comprimé à 0,15 MPa. En regardant à travers un hublot, le « taupiste » dirige la fraise pour creuser la roche.

Maître d'ouvrage : Syndicat intercommunal d'assainissement de la région d'Enghien-les-Bains (SIARE). Maître d'oeuvre : service des grands réseaux d'assainissement (SGRA). Entreprises : Groupement CSM Bessac, DEVIN LEMARCHAND ENVIRONNEMENT (DLE). Coût de la seconde tranche : 3,7 millions d'euros (24,27 millions de francs).

Durée de la seconde tranche : de février 2000 à avril 2001.

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