Paysage Actualités: Quel sens donneriez-vous à une victoire des paysagistes dans la bataille du statut légal, qui se joue cet automne ?
Jean-Marc Bouillon: Les donneurs d’ordre détiendront enfin l’outil pour distinguer le bon grain de l’ivraie ! Lancée avec les conseils de Me Joël Moret-Bailly, spécialiste du droit des professions, puis menée avec le soutien de l’interprofession Val’hor, cette bataille nous a obligés à définir nos compétences. Toutes les sensibilités ont pu s’exprimer, y compris celle des paysagistes conseil de l’Etat. Il s’agit d’un acquis durable, car ce travail de formalisation technique et déontologique imposera des réécritures régulières.
PA: Entre « titre » et « dénomination », faut-il voir une simple querelle de mots ?
J.-M. B: Quand le texte de l’amendement à la loi Biodiversité est parti au Sénat avec le mot dénomination, nous n’avons pas tout de suite compris la différence entre un concept commercial qui s’applique à un produit et une notion juridique qui définit des compétences. Nous avons besoin de clarté et si nous ne l’obtenons pas maintenant, la fenêtre de tir risque de se fermer pour longtemps.
PA: Comment la profession gérera-t-elle l’afflux de candidatures qui découlera du vote de la loi ?
J.-M. B: En plus du diplôme d’Etat, l’accès au titre relève de deux procédures : la validation des acquis professionnels, selon une procédure d’Etat, et l’habilitation. Cette seconde voie, mise en place par la FFP, passera par des commissions régionales, avant la réunion d’un jury national au sein duquel les paysagistes concepteurs pèseront à hauteur d’un tiers. Il ne s’agit pas d’exclure ! Pour répondre aux nombreuses demandes sans galvauder le titre, il nous faudra réunir un jury par mois. Préparons-nous dès maintenant !