Un jardin éphémère avec vue sur mer. Il y a trois ans, un millier d’arbres ont été plantés dans une pépinière provisoire de 3 200 m². Créée spécialement au cœur du chantier du nouveau quartier Saint-Ursin, en entrée de ville de Courseulles-sur-Mer (Calvados), elle alimentera en plants les aménagements du site et le parc de 4 ha qui y sera créé. Une anticipation qui réduit le transport et qui assurera une meilleure reprise des végétaux au moment de la plantation.
« Chêne, cerisier à fleurs, aulne, charme, saule, pommier, poirier, noyer ou encore merisier : en choisissant des essences qui devraient résister au dérèglement climatique, nous avons misé sur le long terme », précise Sébastien Penfornis, architecte paysagiste chez Taktyk qui a imaginé le parc. Ce dernier a aussi choisi une grande variété d’érables en clin d’œil à Juno Beach, plage du Débarquement des armées canadiennes qui se trouve à proximité.
Parc planté à l’automne. Pour faire pousser ces arbres, Oxalis Paysages, l’entreprise qui réalise les aménagements paysagers, a travaillé avec les pépinières Levavasseur. Son cogérant, Etienne Levavasseur, précise que les végétaux, dont certains atteindront 50 m de haut, ont été produits à partir de petits plants et qu’ils n’ont pas été traités avec des produits phytosanitaires. Ils ont bénéficié d’une irrigation au goutte-à-goutte avec contrôle de l’humidité du sol par des sondes, couplé avec de l’enherbement et du paillage.
« Le grand parc, qui sera planté à l’automne, se distinguera par des éléments structurants comme des buttes ludiques formées à partir de la terre issue des terrassements », ajoute Sébastien Penfornis. « Cet espace vert participe à l’acceptation de la densité en entrée de ville avec une organisation des îlots conçue pour assurer des vues lointaines et dégagées », explique pour sa part Philippe Aussant, directeur départemental Calvados à la Shema. La société d’économie mixte d’aménagement de la Normandie est titulaire de la concession d’aménagement.
Sur 31 ha, le nouveau quartier comprendra 760 logements, dont 400 en petit collectif et 360 individuels : 190 sur des terrains à bâtir et 170 maisons groupées. Les phases 1 et 2 ont été livrées, avec 90 logements individuels occupés. La troisième est en cours et la quatrième devrait débuter en 2026. Les dernières livraisons devraient intervenir en 2030, pour une opération d’aménagement dont le budget global se monte à 23,7 M€ HT.
« Au contact des champs ». « Nous sommes sur le dernier secteur à urbaniser de la commune », précisait en juin Anne-Marie Philippeaux, maire de Courseulles-sur-Mer, lors d’un point d’étape. L’architecte urbaniste Julien Veyron, codirigeant de l’Atelier Arcau en charge du plan du quartier, ajoutait : « Avec 25 logements par ha, nous avons pris le parti d’organiser les densités. On décale la limite urbaine vers les surfaces agricoles. Les lots les plus vastes sont au contact des champs, de manière à ce que leurs jardins fassent la transition. Nous sommes aussi venus jouer avec la géographie pour protéger ce plateau du vent. »
