Couramment appliquée dans le monde de l'industrie où elle sert à hiérarchiser les niveaux de risque, la méthode Amdec « d'analyse des modes de défaillance et de leur criticité » est quasiment inconnue dans le monde du bâtiment. Pourtant, la non-qualité représente un coût de 7,6 milliards d'euros (50 milliards de francs) dans ce secteur.
Cette méthode d'analyse permet d'améliorer la maintenance des installations techniques. L'audit récemment mené sur ses établissements par l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (« Le Moniteur » du 12 mars 1999, p. 78) en témoigne.
Le CSTB (Centre scientifique et technique du bâtiment) vient, quant à lui, d'appliquer cette démarche à la phase de conception d'un produit - en l'occurrence, un bardage composite/pierre en nid d'abeille -, dans le cadre d'une procédure d'attribution des Avis techniques. L'objectif n'a pas consisté uniquement à identifier les problèmes qui risqueraient d'apparaître lors de la fabrication, mais aussi à prévoir les questions d'intégration et d'exploitation ultérieures sur ouvrage (voir tableau).
Ainsi, pour ce bardage, après une analyse de la structure, les défaillances potentielles, c'est-à-dire les pathologies, ont été identifiées. Les causes, les effets directs sur le composant lui-même, ainsi que les effets indirects sur l'ouvrage ont été ensuite examinés. Ces défaillances sont évaluées en termes de criticité : le phénomène est-il très probable ? Très grave ? Difficile à détecter ? Très coûteux ? Entraîne-t-il la défaillance de toute une partie de l'ouvrage ?
Utilisée comme aide à la conception des produits, la méthode Amdec concourt à améliorer la qualité, tant lors de la phase de conception que durant l'exploitation.
TABLEAU : Exemple d'analyse des modes de défaillance des ouvrages* (méthode Amdec)
* Appliqué au bardage composite/pierre en nid d'abeille.