En janvier 2015 ouvrira à La Défense un nouvel hôtel, le premier construit dans le quartier d’affaires de l’ouest parisien depuis dix ans. Tête de pont du quartier, il jouit d’une situation exceptionnelle, se félicite Jean-Luc Guermonprez, directeur adjoint de Vinci Immobilier, en charge de l’hôtellerie. « C’est en effet le site le plus visible lorsqu’on arrive à La Défense depuis Paris ». Accessible depuis la dalle à la sortie du métro Esplanade, et depuis le boulevard circulaire pour les véhicules, ce quatre étoiles de 369 chambres (dont 29 suites) sera exploité par Melià. Le premier groupe hôtelier espagnol (et 19e mondial) compte ainsi renforcer son implantation en France, aujourd’hui réduite à cinq établissements dans le centre historique de Paris.
Un sous-sol encombré
Cet IGH de 25 niveaux (dont 5 sous la dalle) aura connu une longue gestation depuis le concours remporté en octobre 2001 par l’agence Vasconi Associés Architectes. Après de longues études préliminaires et la résolution d’une demi-douzaine de recours du permis de construire, les travaux de fondations n’ont démarré qu’en janvier 2012, pour s’achever un an et demi plus tard. Il faut dire que le site exigu n’a pas facilité l’implantation du bâtiment. A l’emplacement d’une ancienne usine de ventilation de l’autoroute A14, le terrain de 1600 m² est encaissé entre le boulevard circulaire, le parvis de La Défense et la sortie d’un parking. « Il était difficile d’imaginer que l’on puisse construire quelque chose sur ce terrain qui n’existait pas », se souvient Jean-Luc Guermonprez. C’est donc un bâtiment-pont qu’il a fallu construire pour enjamber deux tunnels, une sortie de parking et une gaine de ventilation. L’hôtel repose sur des fondations spéciales réalisées à travers le parking Défense 2 et entre les différents tunnels. La base vie, constituée de 150 bungalows, a été installée au-dessus de la circulation sur une structure métallique.
Un site exigu
Une des grues utilisées pour construire l’édifice a été installée directement dans le bâtiment, hissé au fur et à mesure de la construction (un étage en sept jours) et permettant ainsi de fermer les planchers des étages inférieurs sans attendre la dépose complète de la grue afin de démarrer les aménagements intérieurs des locaux techniques et des chambres.
L’exiguïté du site et la densité du trafic ont exigé une logistique très perfectionnée gérées par un logiciel planifiant les livraisons à la demi-heure près.
Par ailleurs, Vinci Immobilier a adhéré à une charte chantier « faible nuisance » proposée par l’aménageur Epadesa. Elle vise à maîtriser trois éléments clés pour le cadre de vie : le bruit, la qualité de l’air et l’information des riverains. Des mesures d’empoussièrement régulières et l’installation de sonomètres ont permis de prendre les dispositions nécessaires au respect des engagements pris.
Un bâtiment en lame de couteau
Les façades, en cours de réalisation par l’entreprise Rinaldi Structal, devraient être achevées à la fin de l’été. Le bâtiment en « lame de couteau » joue sur les oppositions de matières : du verre sur la façade sud, côté esplanade, et des panneaux métallisés grenaillés côté boulevard. La face sud, fluide et courbe, se termine par une proue dont l’arête, inclinée en surplomb, se projette vers Paris.Dans cette partie, les panneaux verriers à double courbure sont tous différents.
Sur la face nord, les parois verticales animées par des ascenseurs panoramiques sont en recul par rapport au boulevard circulaire afin de dégager un parvis bas (niveau -3 par rapport au parvis de La Défense) pour l’accueil des clients en voiture et des groupes.
Les cinq niveaux en dessous du parvis abritent les locaux techniques et du personnel ainsi que des salles de réunion tandis que les espaces d’accueil et de restauration, les chambres et les salons se répartissent dans les vingt niveaux supérieurs, désolidarisés des structures voisines pour éviter le transfert des vibrations.
Un hôtel livré clés en main
L’automne sera consacré à la mise en place du mobilier, des accessoires et des matériels. Outre le développement des projets, l’offre globale de Vinci Immobilier intègre la recherche de l’exploitant et de l’investisseur, la réalisation des bâtiments y compris la décoration, le mobilier et les équipements d’exploitation. Soit 17 km de rideaux et voilages, 12 000 verres, 4 000 assiettes, 1200 oreillers…
