« L’idée d’un bâtiment qui s’inspirerait des vallonnements du paysage s’est imposée dès la phase concours », relate Gaëtan Morales, chef de projet chez Gaëtan Le Penhuel Architectes. Ce parti pris vise en effet à recoudre, au moyen d’une construction à échelle douce, deux tissus urbains contrastés de Clamart. Le nouveau complexe sportif s’insère ainsi entre un ensemble de tours, au nord et un quartier pavillonnaire, au sud. Traités volontairement comme des entités distinctes, les trois espaces qui le composent (dojo, court de tennis, gymnase) seront à terme réunis sous une couverture ondulante. Ces « collines » en aluminium anodisé viendront surmonter une charpente bois dont le montage s’est achevé mi-décembre, après quatre mois de chantier.
Si le plan du bâtiment est relativement simple – un quadrilatère de 130 par 40 mètres – sa géométrie empruntée à la topographie a exigé des performances techniques en termes de conception et de réalisation. « La réflexion sur l’optimisation de la portée des poutres de la charpente ainsi que sur les formes tour à tour concaves et convexes de la couverture a contribué à préciser l’épure extérieure du bâtiment », résume Gontran Dufour, du bureau d’études VS-A. Reposant sur des poteaux bois ou acier en fonction des façades, la charpente est conçue comme une grille tramée de 3 par 3 mètres formée de poutres caissons courbes, qui assurent une portée maximale de 30,4 m entre appuis.
Ce quadrillage exploite la stabilité dimensionnelle et l’extrême résistance aux contraintes structurelles du Kerto Q, dont sont constituées les poutres caissons. « En offrant de longs panneaux [de 21 mètres sur cette réalisation] et 20 % de plis croisés à 90°, le Kerto Q répond aux contraintes du projet », précise Xavier Colin, responsable systèmes-projets de Metsä Wood. L’utilisation qui en est faite sous la forme de poutres caissons (poutres creuses assemblées en atelier) permet à la fois une répartition rationnelle de la matière pour porter l’ouvrage et une intégration des systèmes d’attache, soit 1 000 ferrures en acier de formes différentes dissimulées dans les caissons. Une solution à la fois technique et économique qui aura nécessité un minutieux travail de modélisation et, pour l’entreprise Poulingue (mandataire du lot charpente-couverture-façade), 12 000 heures de production (taillage et assemblage). Sportif !