Une construction en hauteur, à mener dans des délais serrés : le chantier du centre d’incinération de déchets industriels porté par le groupe allemand B+T à Chalampé (Haut-Rhin) réunissait les conditions pour offrir un terrain d’expression de choix au coffrage glissant.
Urban Dumez, filiale de Vinci Construction France, en charge du génie civil sur le chantier, l’applique aux différentes composantes du projet, pour des quantités conséquentes. « Le chantier consommera au total 10 000 m3 de béton et 1 100 tonnes d’armatures, après avoir remué 25 000 m3 de terrassement », souligne Marc Stoltz, directeur de travaux chez Urban Dumez.
La technique permet de progresser sans tarder pour monter les 40 mètres de hauteur qu’atteindra l’ouvrage dans sa partie la plus élevée, selon un calendrier précis du 1er mars au 9 août 2021. Elle utilise des chevalets, ces éléments métalliques de maintien d’écartement des coffrages verticaux et de liaison entre le coffrage et les vérins hydrauliques qui l’actionne.
A Chalampé, les vérins d’un poids unitaire de 5 kg présentent une course de dimension réduite, à savoir 2 cm, ce qui limite la vitesse de réalisation à 3 mètres par jour, de façon délibérée : « Nous avons le souci de bien maîtriser le tempo de ce projet complexe, à l’intérieur de l’échéancier global qui reste parfaitement respecté », justifie Marc Stoltz. Et c’est donc sur une hauteur de 40 mètres que se déploient les tiges de montée supportant l’ensemble de la charge.
Cinq campagnes
Le coffrage glissant s’opère selon cinq campagnes d’une à deux semaines chacune. La première, en mars, a concerné la tour qui acheminera le matériel d’exploitation vers le bâtiment chaufferie. Après l’exécution du radier (1,2 mètre d’épaisseur) de la fosse à déchets, dénommée " bunker " dans le jargon du secteur, une autre phase de coffrage, en avril dernier, a permis de faire progresser simultanément l’édification d’une première partie du " bunker " et des premiers niveaux de la tour de pilotage et contrôle de l’installation.
La construction comprend un " bunker " (fosse à déchets), une tour d’acheminement de la matière et une tour de pilotage-contrôle. © AEA Architectes
La prochaine, en juillet, permettra la réalisation de la dalle haute, porteuse en encorbellement. « Elle requiert un étaiement, en charpente métallique : la configuration rappelle les étaiements d’ouvrages d’art, elle s’est imposée afin de gérer l’espace de travail restreint ainsi que les reports de charges destinés à supporter jusqu’à 12 tonnes par mètre linéaire au niveau du plateau coffrant qui culmine à 23 m de haut », souligne Stephan Maurer, conducteur de travaux principal chez Urban Dumez. Au sol, des traverses assurent la répartition des charges et reprennent les éléments verticaux.
Un système d’étaiement métallique est mis en place compte tenu des charges à supporter, sur un modèle rappelant ceux des ouvrages d’art. © Locapal
La pose de la toiture du " bunker " achèvera les travaux de génie civil, en octobre. Elle requiert une dernière complexité technique. Afin que cette couverture soit autoportante, elle est constituée de sept longues poutres en béton pré-contraint de 32 m (et 50 cm de large), prenant appui minutieusement sur des corbeaux. Une grue de 800 tonnes assurera la levée de ces éléments de 33 tonnes de poids unitaire.
Les intervenants
Maître d’ouvrage : B+T Group
Maîtrise d’œuvre : Sweco (mandataire), AEA Architectes et CTE (BET structure)
Bureau de contrôle : Socotec
Génie civil : Urban Dumez, avec Gleitbau (coffrage glissant)
Process : Standardkessel Baumgarte
Montant d’investissement : n.c.
