Un drone de Greenpeace survole la centrale nucléaire du Bugey, « sans impact » selon EDF

Deux drones pilotés par les militants de l’ONG ont réussi à pénétrer dans l’enceinte de la centrale nucléaire du Bugey (Ain) et à s’écraser contre le mur de la piscine d’entreposage du combustible usé. EDF assure que la présence de ces aéronefs n’a eu « aucun impact sur la sûreté des installations ».

 

Un drone piloté par Greenpeace a survolé la centrale nucléaire du Bugey.
Un drone piloté par Greenpeace a survolé la centrale nucléaire du Bugey.

Un drone aux allures de Superman a pénétré dans l’enceinte de la centrale nucléaire du Bugey, annonce Greenpeace sur son site internet le mardi 3 juillet. Piloté par les militants de l’association écologique, l’aéronef a survolé les bâtiments de la centrale, « sans être inquiété », avant de venir s’écraser contre le mur de la piscine d’entreposage du combustible usé. Peu de temps après le crash du super-héros, un avion radiocommandé a lui aussi pénétré dans la zone interdite et a délibérément foncé contre la même façade en béton qui protège le lieu de stockage des déchets nucléaires usés.

Cette action orchestrée par l’ONG, photos et vidéo à l’appui, consistait à dénoncer l’insécurité des installations nucléaires. « Aucun des aéronefs de Greenpeace n’a été intercepté », indique l’organisation militante. « Seuls les débris de Superman et de l’avion radiocommandé ont pu être collectés au pied du mur de la piscine d’entreposage de combustible usé ».

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Dépôt d'une plainte

EDF a, de son côté, indiqué à l’AFP, que la présence de ces drones n’avait eu « aucun impact sur la sûreté des installations », ajoutant que l’un d’entre eux a été a été intercepté par les gendarmes. L’électricité a annoncé que cette action constituant une infraction au regard du code de la défense, donnera lieu au dépôt d’une plainte.

« Le bâtiment combustible est un bâtiment important pour la sûreté, dimensionné notamment contre les agressions externes naturelles ou accidentelles, ce qui lui assure une robustesse élevée. Le survol d’un drone ne constitue pas une menace vis-à-vis de la sûreté », a ajouté EDF.

Avion gros porteur

L’association écologique ne semble pas tout à fait d’accord avec cet argument. Selon elle, les piscines d’entreposage n’ont pas été dotées d’une enceinte de confinement robuste. « Contrairement, à ce qu’EDF tente de faire croire, ses installations n’ont pas été conçues pour résister à une chute d’avion de type gros porteur ».

Ce n’est pas la première fois que Greenpeace alerte les pouvoirs publics et les médias sur les failles de sécurité des installations nucléaires. Fin 2017, des militants de l’ONG ont réussi à s’introduire à l’intérieur des centrales nucléaires de Cattenom (Moselle) et de Cruas Meysse (Ardèche). Un feu d’artifice avait même déclenché à proximité de la piscine d’entreposage.

En 2014 et 2015, des drones avaient survolé plusieurs sites nucléaires français, dont la centrale du Bugey, située à 25 km de Lyon. Greenpeace avait démenti toute implication.

Cette nouvelle action « coup de poing » intervient au moment où la commission d’enquête sur la sûreté et la sécurité des installations nucléaires doit rendre son rapport le jeudi 5 juillet.

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