Le contexte
Transformer un chalet madrier (ép. 7 cm) sans isolation en maison passive tenait de la gageure. La réhabilitation lourde n’a conservé de l’existant que les murs périphériques. Les fondations ont été reprises et le sol isolé, ainsi que la charpente et la toiture - qui a été recréée. Le chalet est recouvert par une enveloppe isolante (ép. mini. de 30 cm en construction passive) et étanche à l’air. La surface habitable est agrandie par deux nouveaux espaces de vie, reliés à l’habitat d’origine par une galerie recouverte d’un toit-terrasse. L’extension est en béton sur la base d’une construction traditionnelle. Un choix logique (il s’agit du cœur de métier d’Acquistapace) et techniquement justifié : le béton apporte une inertie et un déphasage thermique, il est adapté au terrain à flanc de montagne et se prête à la création d’une toiture-terrasse.
La mise en œuvre
Des reprises en sous-œuvre ont été réalisées sous les murs périphériques. Les semelles sont isolées par du verre cellulaire (Misapor, utilisé sous et en périphérie de l’existant). Des plaques en polyuréthane (Utherm Floor, d’Unilin Insulation), sous une chape béton avec revêtement en caoutchouc pour atténuer la résonance, isolent le sol. Les murs en madriers sont isolés par l’extérieur par 27 cm de laine de bois et 6 cm de fibre de bois, avec une étanchéité à l’air par panneaux OSB. À l’intérieur de la maison, des panneaux en fibre de bois (Pavatherm, de Pavatex, ép. 1,8 cm) font office de pare-vapeur. La toiture existante est isolée par 37 cm de laine de bois et les toitures des deux extensions par des panneaux en polyuréthane (ép. 20,5 cm), doublés de 6 cm de laine de bois. Cette isolation sous la couverture en acier laqué renforce un meilleur confort acoustique. Le toit-terrasse est aussi traité en polyuréthane (12 + 12 cm, Utherm Roof). Les extensions en béton sont isolées en polystyrène.
L’organisation
Trois personnes, dont Yves Acquistapace, ont suivi des formations auprès de la Fédération française de la construction passive à Saverne (67) et ont pu conseiller les artisans sur le chantier. « Il y a eu un vrai engagement des artisans qui ont tous compris le sens de cette démarche », se félicite Peggy Vichot, architecte et maître d’œuvre. Les extensions ont été construites en partie avec des murs à coffrage intégré, fabriqués en atelier par Préfa du Léman (74). Entre les deux parois en béton armé (ép. 7 cm), 16 cm de polystyrène suppriment tous les ponts thermiques.
"La construction passive donne un nouvel élan à l'entreprise, en reprenant la main sur la conception." Yves Acquistapace, cogérant d’Acquistapace.






