Quel est le contexte du projet ?
Il s'inscrit dans une démarche de massification des achats et de standardisation des infrastructures. C'est la mission principale du CNPID, créé récemment au sein du SID afin de répondre à la loi de programmation militaire 2019-2025.
Un plan d'hébergement de 1 Md € a été lancé en octobre 2019. Objectif : bâtir et rénover 25 000 places. Ce contrat global représente un tiers de ce volume, avec une soixantaine d'opérations neuves, offrant 7 600 lits pour 370 M€.
En quoi consiste la standardisation opérée ?
Le CNPID a défini trois catégories de bâtiments - en chambres individuelles, doubles et collectives - puis 13 bâtiments types avec différentes capacités d'accueil et volumétries. Les plans sont figés au niveau de l'avant-projet sommaire (APS).
La standardisation s'appuie sur des espaces élémentaires de 22 m2 abritant les chambres simples ou doubles, autour desquels sont structurés les locaux (laverie, bagagerie, etc.). L'intérêt est de permettre le recours à la construction hors site.
Comment les opérations sont-elles personnalisables ?
S'agissant de l'insertion architecturale, nous avons imaginé des options de façades, de toitures et de menuiseries extérieures pour répondre aux différents PLU. Dans des cas spécifiques, liés par exemple à la proximité de monuments historiques, il faudra sortir de l'accord-cadre. L'insertion technique est assurée par un allotissement correspondant à quatre zones géographiques de la réglementation thermique. Le niveau E3 C1 du label E+C- est visé, et l'accent est mis sur le confort des usagers et la durabilité du bâti voulue de cinquante ans.
De quelle façon le contrat a-t-il été conçu ?
Un accord-cadre portant sur la conception au niveau APS, la construction, l'aménagement, l'entretien et la maintenance, d'une durée de quatre ans, a été lancé en juillet 2019 et notifié en juin dernier. Le programme incitait fortement les entreprises à développer la construction industrialisée, avec un critère dédié au sein de la note technique, afin de maîtriser les délais de réalisation (entre six et demi et onze mois) et les coûts.
Les prix des « boîtes » et des options sont figés pour quatre ans. Ce sera ensuite dans le cadre des marchés subséquents que les questions d'insertion seront traitées pour aboutir au stade de l'avant-projet définitif (APD). Cinq marchés viennent d'être notifiés, et les premiers chantiers débuteront dès le printemps.
Comment les opérateurs économiques ont-ils réagi ?
Les architectes et les bureaux d'études techniques ont montré un intérêt réel pour cette démarche innovante, et l'ampleur du contrat offre une grande visibilité aux titulaires sur leurs carnets de commandes. L'allotissement géographique a permis à des PME locales de candidater. Le lot Sud-Ouest a été attribué à un groupement mené par SEG-Fayat, les trois autres à un groupement dont Bouygues est le mandataire (1). Ils sont associés à des PME locales pour l'exécution de certaines prestations, comme le mobilier.
Allez-vous reproduire cette démarche ?
Le SID a identifié 14 familles d'ouvrages neufs standardisables. Des accords-cadres similaires sur des bureaux, des hangars de stockage et des stands de tir sont dans les tuyaux pour 2021.
Pourraient ensuite suivre les chenils, les installations sportives… Soit, au total, jusqu'à 25 % du plan de commande du SID.