«L’idée d’installer des vitraux dans un espace souterrain peut paraître incongrue, observe malicieusement le plasticien Udo Zembok. Cet art qui vit avec la lumière et meurt avec son absence peut pourtant être réinterprété d’une façon contemporaine. » Et il le démontre dans le parking « Cathédrale » de Troyes (Aube), un équipement de 460 places, récemment inauguré en centre-ville. Profond de vingt-cinq mètres pour huit niveaux de sous-sol, il a été conçu en forme d’hélice afin de limiter l’emprise au sol. Son spectaculaire vide central inondé de lumière naturelle est protégé par 106 vitraux en ogive dont 87 ont fait l’objet d’une « mise en couleurs » imaginée par Udo Zembok et réalisée par les maîtres verriers de l’atelier Parot d’Aiserey (Côte-d’Or). Loin d’être purement décoratives, ces 106 dalles - soit plus de 100 m2 de verre plat thermoformé et émaillé - constituent autant de « signes-couleur » destinées à se repérer horizontalement et verticalement dans un espace hélicoïdal. Ainsi les points cardinaux sont-ils marqués par les quatre teintes dominantes des vitraux des XVe et XVIe siècles : bleu au nord, vert à l’est, rouge à l’ouest et jaune au sud. Entre ces repères, les vitraux affichent des dégradés de couleurs. Pour le repérage vertical, le nom de chaque point cardinal est gravé sur l’ogive concernée en huit langues, une par étage : français, anglais, espagnol, allemand, russe, finnois, latin et grec ancien.
Maîtrise d’ouvrage : Ville de Troyes.
Maîtrise d’ouvrage déléguée : Seda.
Maîtrise d’œuvre : Cabinet Merlin.
Plasticien : Udo Zembok.
Maître verrier : atelier Parot.
Coût des travaux : 15 millions d’euros.

