La soirée Steel-in organisée par ConstruirAcier ce mardi 5 octobre était l'occasion de remettre les prix des trophées Eiffel. Dix prix ont été remis, dont trois pour des opérations de rénovation de patrimoine, un souhait de l'architecte et ingénieur Marc Mimram, président de cette septième édition.
Le jury a ainsi décerné trois mentions spéciales pour le patrimoine, avec pour la catégorie « Patrimoine ingénierie », la coupole de la bourse du Commerce à Paris. Un projet porté par la Fondation Pinault (MOA), Tadao Ando Architect & Associates, Niney et Marca Architectes et Agence Pierre-Antoine Gatier pour les architectes, avec T/E/S/S Atelier d’ingénierie et Setec Bâtiment côté bureaux d’études. La coupole a été mise en œuvre par MTechBuild avec Bouygues Rénovation Privé. Le jury a salué un travail d’ingénierie et de modélisation poussé pour calculer les charges, et vérifier que l’ossature tient bien malgré le poids que peut engendrer la restauration.
Dans la catégorie « Patrimoine Fabrication », c’est le pont transbordeur de Martrou à Rochefort (Charente Maritime) qui a remporté le prix. Les travaux ont été menés par Beaudin Châteauneuf pour le compte de l’Oppic avec Philippe Villeneuve, architecte en chef des monuments historiques comme maître d’œuvre.
Enfin, dans la catégorie « Patrimoine Conservation », c’est la Maison de fer de Poissy (Yvelines), une maison du 19e siècle restaurée par la société d’architecture Trio Ingénierie pour le compte de la Mairie de Poissy qui est lauréate. Les études ont été menées par Bigs et Sanubat avec Metalnéo pour la construction métallique.
Employer l'acier au plus juste en fonction du contexte

Dans la « catégorie Aménager », c’est le chai Martell Dégustation à Cognac qui l’emporte. Le projet utilise l’acier en intérieur pour organiser des aménagements élégants. Il est porté par Elluin Duolé Gillon architecture avec Troisel comme bureau d’études et constructeur métallique.
Dans la « catégorie Apprendre », c’est l’école du Lac à Lugrin (Haute-Savoie) qui a été distingué. Cette nouvelle extension de l’école permet de la doter d’une demi-pension, d’une nouvelle cour et de quatre salles de classe supplémentaires, dont une dédiée aux arts plastiques. La réalisation se caractérise par sa façade en acier auto-patinable, dont le jury a apprécié à justesse de l’emploi et la réponse à l’environnement voisin.
Requalifier le paysage
Dans la « catégorie Franchir », le trophée récompense la passerelle sur la Scarpe à Arras (Nord). Cette création de voie dédiée aux piétons et aux cyclistes relie différentes communes de l’agglomération et permet de réhabiliter le paysage dégradé existant de l’ancienne déchèterie. La passerelle permet à la voie douce de franchir la Scarpe, rivière qui coupe le site en deux. La longueur totale de la brèche est de 44 m. Les travaux ont été mené par Viry avec le bureau d’étude Span, et l’architecte Jean-François Blassel pour la Communauté urbaine d’Arras.

Pour la « catégorie Habiter », c’est une maison particulière située à Verpillières-sur-Ource dans l’Aube qui a été plébiscitée. Sa construction par AFCM a dû faire face à de multiples contraintes : un budget serré tout d’abord, mais aussi l’absence d’accès à un réseau d’assainissement collectif et la présence d’un ravin artificiel. Les architectes de l’agence Hérard & Da Costa ont choisi de suspendre la construction au-dessus de ce ravin. Le jury a souligné l’intérêt d’un minimum d’acier pour un maximum d’effet avec un budget restreint.

La couverture des fouilles archéologiques de Bibracte au Mont Beuvray (Saône-et-Loire) remporte le prix dans la « catégorie architecture et ingénierie ». L’architecte Paul Andreu et l’atelier d’ingénierie T/E/S/S ont livré en 2009 à Bibracte un prototype de structure réciproque en aluminium de 900m² pour abriter le travail des archéologues et les visiteurs. Modulable et réversible, cet abri ne comportait aucune fondation, afin de respecter les vestiges enfouis. En 2018, l'Etablissement Public de Coopération Culturelle de Bibracte renouvelle sa demande pour couvrir les vestiges d'une maison romaine de 1 500 m², baptisée Domus PC 2.
Comme pour le premier projet, la conception de cet abri est née des besoins du lieu : limiter son impact au sol pour la protection des vestiges et le respect de ce site naturel, abriter les chercheurs tout en attirant les visiteurs.
Un exosquelette d'acier pour la Maison de l'Ordre des avocats à Paris
Pour la « catégorie Innover », c’est la verrière de l’Hôtel de la Marine, place de la Concorde à Paris, qui a remporté le trophée. D’environ 300 m² cette verrière couvre la cour de l’Intendant qui forme l’accueil du musée. L’ouvrage financé par le Centre des monuments nationaux a été conçu par Christophe Bottineau et Hugh Dutton, calculé par HDA et mis en œuvre par Eiffage Métal.
Enfin, le trophée de la « catégorie Travailler », revient àla maison de l’Ordre des avocats qui se situe au pied du nouveau palais de justice de Paris, deux édifices signés Renzo Piano Building Workshop (RPBW). Les contraintes très fortes de la parcelle allouée au projet ont exigé une approche multidisciplinaire très ambitieuse, où la structure joue un rôle central et façonne l’identité architecturale du bâtiment. L’acier est apparu comme une évidence tant pour l’exosquelette que pour les structures intérieures dont les poutres de planchers nécessitaient d’être largement percées pour permettre le passage des réseaux techniques.