Travaux tous azimuts boulevard Morland

Ilot -

Entre rénovation et extensions, l'opération parisienne exige une logistique très précise pour ses 11 programmes.

 

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Le nouvel ensemble regroupera commerces, marché, piscine, espace fitness, logements, hôtels, bureaux, crèche, auberge de jeunesse, lieu d’art et de culture et agriculture urbaine.

Au 17, boulevard Morland à Paris (IVe ), l'ancienne préfecture de la Seine change de destination. La parcelle de 8 400 m² accueillera l'an prochain un microquartier de 43 600 m², avec logements, bureaux, crèche, hôtel, etc. « Outre la possibilité de faire évoluer le programme, c'est l'emplacement central et l'architecture emblématique des bâtiments, avec un IGH en R + 16, qui nous ont incités à investir dans le projet », explique Yann Bloch, directeur général d'Emerige Tertiaire.

« Du fait des onze programmes répondant à des réglementations spécifiques et engendrant des organisations différentes dans l'ordonnancement des tâches, les travaux ont dû être divisés en cinq chantiers interdépendants », souligne Alain Tayar, directeur général adjoint chez Bouygues Bâtiment Ile-de-France Rénovation privée. Afin d'anticiper au mieux cette complexité, les plans d'exécution ont été modélisés grâce au Building Information Modeling (BIM), et l'entreprise utilise sa base logistique de Bondoufle (Essonne) pour préparer autant que possible les éléments à mettre en œuvre.

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Des « tulipes » en béton brut. Parmi les aspects inédits du chantier, c'est d'abord la récupération et le réemploi de 1 500 fenêtres, 11 000 dalles de faux plafonds, 2 200 radiateurs ou encore des luminaires qui surprennent. « Ce gisement a été soigneusement déposé avant d'être réutilisé pour construire la Maison du projet attenante, ou récupéré par une plate-forme de réemploi », témoigne Sonia Vu, architecte associée et directrice de projet à l'agence Encore Heureux. Une fois cette phase achevée, le sous-œuvre a débuté fin 2018 : quatre niveaux de parkings et locaux techniques souterrains ont été créés. Ces fondations ont d'ailleurs nécessité de ponter la ligne 7 du métro. Au préalable, une paroi moulée a été réalisée en périphérie de la parcelle afin d'assurer l'étanchéité. Puis les équipes ont travaillé en top and down afin de tenir les délais serrés. « Un plancher de reprise installé au niveau haut du premier sous-sol a permis de démarrer le terrassement en taupe et de mener en parallèle les travaux de gros œuvre en superstructure », détaille Emmanuel Chodorge, directeur travaux chez Bouygues Bâtiment Ile-de-France Rénovation privée.

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Eléments phares des travaux, qui ont repris le 27 avril après une interruption pour cause d'épidémie, « deux nouveaux corps de bâtiment en R + 6 reposent sur des péristyles constitués de 40 voûtes en béton brut architectonique », explique Jean-Philippe Le Bœuf, architecte de l'agence Calq, chargée de l'exécution en association avec David Chipperfield. Elancées sur 6 m de haut, ces « tulipes » de 10 m de côté à leur sommet ont dû être coulées en une fois. Constituant chacune un prototype unique, elles forment une fois reliées ensemble le plancher des nouveaux ouvrages.

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Concernant la reconversion du R + 16 et de ses deux ailes attenantes en R + 9, « la structure existante poteaux-poutres permettait facilement la réversibilité », assure Jean-Philippe Le Bœuf. Des poutres ont tout de même été renforcées, des trémies créées, les réseaux dévoyés, et 750 balcons ajoutés en façade. Du fait de la superposition des programmes dans l'IGH, il a fallu, là encore, décliner une logistique en top and down. « Un plancher de reprise en R + 6 permet d'avancer les travaux de l'hôtel, plus chronozphages que ceux des bureaux, afin que chaque équipement soit livré en même temps », explique Emmanuel Chodorge.

Cerise sur le gâteau, le sommet de la tour accueillera une œuvre d'art en plus d'offrir l'une des plus belles vues sur la capitale.

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