Où déposer vos déchets de chantier ?
Les déchetteries. Rares sont les installations qui acceptent aujourd'hui des déchets de construction. Seuls les dépôts inférieurs à 1 m3 sont encore tolérés. Les déchetteries qui acceptent des approvisionnements supérieurs affichent un tarif de 50 à 120 F/m3.
Les centres d'enfouissement techniques. (Voir «Le tri sur chantier»).
Les entreprises d'évacuation de déchets. Les prestataires déposent des bennes pour déchets inertes ou déchets industriels banals et se chargent de l'acheminement des contenus.
Les plates-formes de regroupement, de tri et de prétraitement. D'un rayon d'activité de 15 à 20 km, les plates-formes de regroupement constituent des déchetteries d'entreprises réservées aux déchets du bâtiment. Elles traitent des déchets déjà triés sur chantier ou livrés mélangés.
Comment les valoriser ?
20 % du volume des déchets de chantier est aujourd'hui recyclé, réemployé ou incinéré avec récupération d'énergie.
Le recyclage. Acier de charpentes, fers à béton, aluminium de menuiseries, cuivre de canalisations, zinc de toitures, bois (charpentes ou palettes) : ce sont les sources courantes de récupération de matériaux de construction. Ceux de plus faible tonnage ou composite, donc difficile à traiter, font rarement l'objet de recyclage.
L'incinération. Deux filières s'offrent aux professionnels du bâtiment : l'incinérateur pour déchets ménagers ou le four de cimenterie. Ce dernier présente l'avantage d'un traitement à 1450 °C et d'un séjour long des gaz à haute température qui détruisent les composés organiques dangereux.
320 incinérateurs à ordures ménagères sont en service ; parmi eux, 80 valorisent l'énergie produite. Restrictions : le bois protégé à la créosote entraîne l'émission d'hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), le bois chargé par autoclavage de biocides à base de métaux lourds (cuivre, chrome et arsenic) émet de l'arsenic et concentre des dérivés de chrome dans les cendres, dérivés solubles dans l'eau. Mêmes problèmes pour l'asphalte, le bitume, le chanvre, le jute, les moquettes, les complexes d'étanchéité, le caoutchouc et les matières plastiques qui libèrent de l'acide chlorhydrique et de l'acide cyanhydrique.
Cas particulier : les flocages d'amiante qu'on peut traiter à la torche à plasma à 1 500 °C. Mais le coût atteint 5 000 à 9 000 F/m3 (contre 2 200 à 2 800 F/m3 en cas de mise en décharge).
Le réemploi et la réutilisation. Retirer un matériau d'une construction et le réutiliser sur un chantier suivant sa vocation initiale ou pour un usage différent : le cas est encore rare et concerne peu de produits du bâtiment (charpentes en bois, portes, céramique sanitaire, appareils de chauffage). Les Castors et certains organismes de HLM y ont recours. Les produits perdent le bénéfice de leur certification et de leur garantie.
Comment organiser un chantier environnemental ?
S'il ne les trie pas, le gestionnaire de chantier est tenu d'expédier ses déchets vers le centre de stockage capable de recevoir la catégorie de déchets la plus contraignante .
Le tri sur chantier permet d'éviter de mélanger les déchets et constitue une source d'économie. Quatre catégories de stockage doivent être retenus :
Déchets inertes (gravats, terre, sable, béton, brique, tuile, céramique, etc.) : ils sont destinés aux installations de classe 3 .
Déchets ménagers et assimilés ou déchets banals (palettes, bois, papier, cartons, plastiques, ferrailles, verre, etc.) : non triés, ils sont destinés à un site de classe 2, mais triés par nature, les matériaux recyclables iront chez un recycleur, les matériaux incinérables chez un incinérateur agréé, et le solde se retrouvant en décharge de classe 2 .
Déchets d'emballage : le brûlage est proscrit par la loi no 75-633 du 15 juillet 75 et les règlements sanitaires départementaux. Par conséquent, l'entrepreneur doit les valoriser par réemploi, les faire valoriser, ou les faire enlever par les services de collecte de déchets ménagers des communes .
Déchets industriels spéciaux (flocages d'amiante, peintures, colles, emballages souillés, hydrocarbures, terres polluées) : emballés séparément et de manière étanche, étiquetés, accompagnés d'un bordereau de suivi et enlevés par un conducteur formé au transport des matières dangereuses, ils sont destinés aux stockages de classe 1.
Quel est le coût du traitement des déchets de chantier ?
L'élimination des déchets de cons-truction est estimée, selon leur nature, entre 1 % et 6 % du montant du marché.
L'entrepreneur doit prendre en compte la main-d'oeuvre chargée du tri, la location de bennes ou d'équipement de stockage, les coûts de transport et d'élimination des déchets.
SCHEMA : ORGANIGRAMME D'ELIMINATION DES DECHETS ET COUTS CORRESPONDANTS
A RETENIR
A qui remettre les déchets de chantier ?
Aux gestionnaires locaux de plates-formes de regroupement, de tri et de prétraitement ,ou aux entreprises de gestion de déchets.
Quelles sont les filières ?
80 % des déchets de chantier sont mis en décharge. Les déchets inertes sont destinés aux centres de classe 3, les déchets industriels banals, aux stockages de classe 2, et les déchets industriels spéciaux, aux centres de classe 1.
20 % des déchets sont valorisés par recyclage, incinération ou réutilisation.
Quel est l'intérêt du tri ?
La réduction des coûts de traitement. Le tri permet de tirer profit de la valorisation et des coûts très inférieurs au dépôt en sites de classe 3 ou 2.