La tour To-Lyon s'installe dans la gare, et la gare dans la tour, s'amuse l'un de ses futurs usagers. De fait, l'immeuble de grande hauteur (IGH) ne constitue pas un objet isolé, posé en bordure des voies ferrées, mais bien un ouvrage qui sera connecté aux nouvelles galeries commerciales de la gare lyonnaise de la Part-Dieu (Rhône) comme aux infrastructures souterraines de la future place basse.
Cette dernière est aussi en construction, au niveau - 1 du parvis. Culminant à 170 m, To-Lyon sera aisément identifiable dans la skyline de la ville grâce à son porte-à-faux métallique de 9,1 m d'avancée au sud sur cinq étages et à sa terrasse ouverte au huitième niveau. Le gratte-ciel se construit autour d'un noyau en béton qui accueille les moyens d'accès verticaux. Pour son édification, Vinci Construction France a retenu un outil autogrimpant à hissage hydraulique. Un choix qui limite le nombre de grues puisque les approvisionnements en armatures de la tour n'en nécessitent qu'une seule, contre deux pour le socle. Quant au bétonnage, il est réalisé par pompage fixe depuis la base, le noyau s'élevant d'un étage par semaine. Par ailleurs, une protection péri métrique a été mise en place afin de renforcer la sécurité des compagnons.
Le constructeur table sur l'achèvement du gros œuvre d'ici à la fin novembre, soit un peu moins de deux ans après le démarrage des opérations. Pour y parvenir, ses équipes ont étudié pas moins de « 11 scénarios d'organisation avec des modes constructifs différents », précise Denis Planus, directeur de projet de Vinci Construction France. Ce double chantier de la tour et de la place basse doit en effet composer avec un espace restreint, tandis que la proximité des voies ferrées oblige à une surveillance continue des rails et des ouvrages ferroviaires au moyen de plus de 300 capteurs. Ceux-ci sont en place depuis le début du chantier et la réalisation des parois moulées.
Double peau ventilée. Ces parois forment une seule boîte étanche en sous-sol. « Ce choix nous a permis de commencer la construction de la tour et du parking souterrain alors que la démolition des immeubles existants n'était pas encore achevée », se souvient Denis Planus. L'IGH s'appuie sur 106 pieux de 1 200 mm de diamètre, dont le plus bas est ancré à 32 m de profondeur. Le parking de la place basse repose, lui, sur 1 150 micropieux implantés dans la molasse et scellés au radier. Toujours en par-tie basse, une galerie d'interconnexion technique de 200 m de longueur, 6 m de hauteur et 5,5 m de largeur est également en construction. Elle reliera les réseaux urbains de froid et de chaleur à l'ensemble tertiaire.
Enfin, dans les étages, la tour se pare de plus de 5 000 blocs de vitrage, préfabriqués en usine et accrochés à la structure selon une trame régulière de 1,35 m. Cette façade plissée forme une double peau ventilée, avec un double vitrage isolant en verre émaillé noir à l'intérieur et un simple vitrage clair incliné de 15 ° sur un axe vertical à l'extérieur. Leur combinaison verticale en quinconce rythme la façade de To-Lyon et imprime sa marque dans la ville.
