Inaugurée ce 25 juin, la Cité de l’océan et du surf de Biarritz, conçue par l’architecte new-yorkais Steven Holl, associé à ses confrères Leibar & Seigneurin, évoque les rouleaux de la côte basque, chers aux surfeurs…
A son image de station balnéaire Second Empire, Biarritz (Pyrénées-Atlantiques) a voulu superposer celle d’une ville tournée vers ses jeunes surfeurs et soucieuse de la préservation de l’océan. La Cité de l’océan et du surf, sobre construction en béton blanc, répond à ce désir. Sans suivre l’avis du jury de concours qui avait retenu, en 2005, le projet de l’agence catalane Miralles-Tagliabue (EMBT), Didier Borotra, maire de la Ville a imposé celui du New-yorkais Steven Holl - dont c’est la première réalisation en France -, associé aux Aquitains Xavier Leibar et Jean-Marie Seigneurin : « J’ai été séduit par la constance du langage de Steven Holl, reconnaît le maire. Le projet avait du sens avec son concept de musée sous le ciel et sous l’océan. De plus, la construction est raffinée mais jamais prétentieuse. » Situé au sud de la ville, sur un promontoire, le bâtiment se caractérise par sa toiture en forme de vague qui fait office de place publique. Pavée de calcaire portugais et partiellement engazonnée, elle s’ancre dans le sol et offre un panorama sur l’océan. En sens inverse, le bâtiment laisse voir une courbe inversée surmontée de deux prismes en verre. Créées pour rappeler deux émergences rocheuses situées au large, ces deux constructions abritent une cafétéria et un restaurant avec terrasse, ainsi qu’un kiosque. Posées sur la vague, elles illustrent l’autre parti pris en termes de matériaux : avec le béton immaculé, l’architecte a privilégié le verre transparent ou translucide pour son aspect opalescent. « Le bâtiment ne s’impose pas au paysage. Cela tient à sa géométrie et à la volonté de l’enterrer partiellement. A surface et emprise égales, 60 m x 60 m, peu de constructions créent des espaces aussi diversifiés », estime Xavier Leibar. Enfoui aux deux tiers pour des raisons d’insertion paysagère, le bâtiment l’est aussi pour sa régulation thermique qui tire parti de l’inertie du toit. Il donnera également aux visiteurs la sensation de plonger sous la surface lorsqu’ils descendront les deux volées d’escaliers vers la salle d’exposition. Une impression renforcée par le galbe du plafond.
Deux opérations, un seul PPP
Cet espace blanc sur plan trapézoïdal abrite trois « rochers » en plâtre qui accueillent les « univers » imaginés par le scénographe. Au niveau intermédiaire prennent place bureaux, boutique et auditorium. Cette Cité de l’océan s’inscrit dans le projet « Biarritz Océan » qui comprend l’extension du Musée de la mer, un bâtiment Art Déco. Deux opérations réunies par la commune au sein d’un même contrat de partenariat public-privé (PPP), alors qu’elle avait déjà retenu le projet de Steven Holl. Le marché a été notifié à Vinci Construction en août 2008. « Nous avons opté pour cette solution en raison des difficultés techniques du projet et des besoins de financement », explique Didier Borotra. L’architecte a accepté la transformation de son contrat en un contrat privé intégré dans un PPP. « Cela n’a pas bouleversé notre travail, observe Xavier Leibar, notamment parce que nous avions gagné le concours en amont et, avant le PPP, dessiné le projet jusqu’en phase PRO. Les plans d’exécution ont ensuite été réalisés dans le cadre du PPP. Je retiens surtout ici la nécessité d’une étroite relation de confiance entre les acteurs pour garantir la qualité du résultat. »
Article publié dans Le Moniteur du 24 juin 2011
Palmarès
Le prix d’architecture de l’Equerre d’argent 2011 a été décerné le 28 novembre par le Groupe Moniteur à la rénovation de la tour de logements Bois-le-Prêtre à Paris (17e), réalisée par l'architecte mandataire Frédéric Druot, associé à Anne Lacaton et Jean-Philippe Vassal pour le compte de Paris Habitat.
Une Mention a été attribuée au groupe scolaire intercommunal Casarès-Doisneau à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), réalisé par l’agence AAVP Architecture (Vincent Parreira, Elise Reiffers, Thomas Rault) pour le compte des Villes de Saint-Denis et d’Aubervilliers.