Une semaine après le passage de la tempête Alex, quel premier bilan tirez-vous ?
Nous avons fait un premier recensement des travaux à réaliser en urgence et il est lourd, sachant qu’à ce jour tous les sites n’ont pas encore été visités en raison de leur inaccessibilité. Sur la vallée de la Roya, deux chantiers prioritaires ont été identifiés. Le premier consiste en la reconstitution d’un cordon de blocs sur la rive droite de la Roya afin de protéger le village de Breil d’éventuelles nouvelles crues en attendant la réalisation d’un ouvrage plus pérenne. Le second porte sur le confortement de la route départementale 6204, essentielle à préserver car elle constitue aujourd’hui l’unique accès au village. Sur la Vésubie, nous avons comptabilisé au total plus d’un kilomètre linéaire de digues et d’ouvrages hydrauliques à reconstituer ou à conforter, majoritairement à Saint-Martin-Vésubie. Les travaux débuteront une fois le Boréon et la Madone de Fenestre recentrés dans leur cours d’eau d’origine. Enfin, il s’agira de reprendre l’ouvrage de confortement de la route métropolitaine 6201 au niveau de la gare de la Tinée.
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« 100 millions d’euros pour la Vésubie et 60 millions d’euros pour la Roya »
Comment vous organisez-vous ?
Il nous faut organiser le partage de moyens entre les différentes vallées pour réaliser ces travaux d’urgence dans les plus brefs délais, entre un et deux mois maximum. Pour ce faire, nous allons jouer sur notre marché à bons de commande avec le groupement d’entreprises mené par Razel-Bec. Quant au coût, on l’estime à 100 millions d’euros pour la Vésubie et 60 millions d’euros pour la Roya.
Les ouvrages de protection réalisés ces dernières années dans la basse vallée du Var ont-ils résisté à la crue ?
Oui, nous n’avons pas constaté de désordre sur les ouvrages réalisés tant sur la rive gauche que sur la rive droite, à l’exception du chantier en cours qui porte sur la reprise d’un kilomètre de digue au niveau de la zone industrielle de Carros, commune de la métropole Nice Côte d’Azur. Le perré historique que nous avions mis à nu est parti sur 150 mètres linéaires.
La programmation des travaux pour 2020-2021 va-t-elle être modifiée ?
Les chantiers de restauration capacitaire du Malvan à Cagnes-sur-Mer (7,3 millions d’euros) et de renforcement de la digue du Var à Puget-Théniers (17,2 millions d’euros) se poursuivent. En revanche, la question se pose sur celui de la rive droite du Var, une fois la partie du perré disparue reconstituée. Il est possible qu’on le suspende jusqu’à mi-juillet. C’est encore en discussion mais nous ne pourrons pas être sur tous les fronts.
« L’ampleur du phénomène nous a réellement surpris »
Devant l’ampleur des dégâts, peut-on incriminer une urbanisation mal contrôlée ?
On ne peut pas dire qu’il y a une sur-urbanisation dans ces vallées. Et puis, l’ampleur du phénomène nous a réellement surpris. Par exemple, le vendredi à 14 h, le débit de la Tinée était de 100 m3 par seconde, à 16 h 30, il était de 960 m3 par seconde. Même accélération constatée pour la Vésubie et la Roya. C’est absolument énorme : 550 mm de pluie, soit la moitié d’une année de pluie, sont tombés en quelques heures. Il est vrai que le territoire enregistre de plus en plus de phénomènes météorologiques dits exceptionnels, mais j’espère que celui-là ne se reproduira pas tous les ans.
