Par ces temps de crise et de concurrence mondiales, alors que la plupart des entreprises voient leur salut dans la délocalisation et la production de masse, Agnès Jullian, P-DG de Technilum, cultive l’indépendance, la petite échelle et le savoir-faire français. Cette PME de 40 salariés, qui conçoit et fabrique du mobilier urbain d’éclairage, s’est installée dans un chai rénové près de Béziers, à Lézigno (Hérault). A l’exception des pièces extrudées fabriquées en usines spécialisées (en France, hormis une presse en Suisse !), usinage et assemblage sont réalisés sur place. Et cette stratégie lui réussit : un chiffre d’affaires en progression constante (5,4 millions d’euros en 2011, 7,5 millions prévus en 2012) ; et une ambition : doubler le chiffre d’affaires à l’export dans les cinq ans.
Qualité et sur mesure
Comment parvient-on à tirer son épingle du jeu sur un marché dominé par les multinationales ? « On cultive la qualité, le sur mesure. On travaille en partenariat avec les maîtres d’ouvrage et les maîtres d’œuvre. Et on suit nos produits dans la durée, pour faciliter la maintenance », répond Agnès Jullian. Autre singularité, alors que les mâts en acier composent 80 % du marché de l’éclairage, tous les produits sont en aluminium. « Un choix que mon père a fait à la création de l’entreprise, en 1971, à son retour des Etats-Unis où l’on constatait déjà qu’en cas d’accident, les dégâts corporels étaient moindres », rappelle la P-DG. Depuis, la société fait évoluer sa gamme, avec des mâts équipés de rails techniques pour combiner les fonctionnalités (ajout d’une signalétique par exemple). Dans tous les cas, son mobilier prend part à la convivialité des lieux et au devenir des villes. L’expression de la passion véritable de la jeune dirigeante pour l’architecture, l’urbanisme, le design et l’art contemporain…
