Il s’agit de « l’un des projets les plus ambitieux de l’histoire du génie civil ». Selon le consortium constructeur Novarka, composé des Français Vinci Construction et Bouygues Construction, le chantier de la nouvelle enceinte de protection destinée à confiner les déchets et les radiations radioactives du réacteur endommagé de la centrale de Tchernobyl (Ukraine) vient de « franchir une étape majeure ».
Depuis le 14 novembre, l’ouvrage en forme d’arche (de 162 m de long, 108 m de haut et d’une portée de 257 m, pour un poids total de 36 000 tonnes) commence à être poussé vers sa position finale, au-dessus du désormais fameux réacteur n°4 – détruit dans l’accident du 26 avril 1986 –, à 327 m de son lieu de construction. La nouvelle enceinte de confinement est « la plus grande structure terrestre mobile jamais construite », selon Novarka.
L’arche est déplacée au moyen d’un système de glissement spécial composé de 224 vérins hydrauliques, la déplaçant sur 60 cm lors de chaque poussée. Les opérations de poussage devraient durer environ 40 heures, sur une période de 5 jours maximum. Dotée de gigantesques ponts roulants, cette nouvelle structure permettra de sécuriser le site et de démanteler le sarcophage vieillissant – construit à la hâte après l’accident –, tout en assurant la gestion des déchets radioactifs.
La construction de l’enceinte a débuté en 2012, après d’importants travaux préparatoires sur le terrain. En raison de sa taille impressionnante, la structure a dû être construite en deux parties, qui ont pu être levées et assemblées entre novembre 2012 et octobre 2015. Sa durée de vie est estimée à 100 ans. Son coût s’élève, quant à lui, à 1,5 milliard d’euros – plus de 40 pays et bailleurs de fonds ont contribué à son financement. « Le déplacement de l’arche sur le réacteur n°4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl marque la fin du combat mené depuis 30 ans contre les conséquences de l’accident », a déclaré Ostap Semerak, ministre ukrainien de l’écologie.