Dans son projet de réforme sur l'urbanisme qu’elle a présenté en conseil des ministres le 2 mai dernier (voir notre article), Cécile Duflot, ministre de l’Egalité des Territoires et du Logement, insistait sur la nécessité de densifier les zones urbaines pour éviter l’étalement urbain et limiter, de ce fait, la « consommation » de terres agricoles et naturelles. Avec en ligne de mire, l’objectif évoqué lors de la conférence environnementale en septembre 2012, de « zéro artificialisation nette des territoires en 2025 ». L’une des solutions évoquées pour y parvenir consiste à surélever les immeubles et les pavillons existants lors d’opération de rénovation lourde. Ce, soit pour créer de nouveaux logements, soit, comme c’est souvent le cas, dans les zones pavillonnaires pour agrandir le logement.
Structure légère
Se pose alors la question de la conception et de la réalisation. Comment réaliser cette surélévation sans nécessairement intervenir sur la partie inférieure, notamment les fondations ? La réponse technique la plus courante aujourd’hui consiste à proposer des surélévations à ossature bois. Il existe cependant des alternatives. L’une d’entre elles, à savoir le béton cellulaire, a été retenue pour agrandir et transformer un pavillon des années 1930, situé en banlieue parisienne.

Pour le maître d’ouvrage, l’objectif de ces travaux était double : agrandir et améliorer la performance énergétique de l’ensemble en tendant vers les performances BBC rénovation. Le béton cellulaire – ici des blocs Ytong 20 cm de Xella associé à 10 centimètres de laine minérale – a permis, en raison de ses qualités intrinsèques de légèreté et de performance, de répondre aux objectifs fixés. Ainsi, avec un poids mur nu d’environ 106 kg/m2, il a été possible d’optimiser la surélévation et d’ajouter au total un étage et demi, sans avoir à réaliser de travaux de consolidation des fondations ou des murs porteurs.
Blocs manuportables
Autre problématique en milieu urbain, l’impossibilité d’agrandir sur les côtés et les accès. Ce fut le cas ici : située dans un quartier résidentiel calme, la maison, doté d’un très petit jardin, est enclavée (mitoyenneté sur un côté) dans un tissu urbain dense qui n’offre aucune possibilité d’agrandissement sur les côtés. Seul l’ajout d’un étage supplémentaire a permis de gagner des mètres carrés.

L’accessibilité complexe au site a aussi conditionné le choix du matériau. Légers, les blocs de béton cellulaire sont manuportables, nécessitent peu d’espace de stockage et ne requièrent pas nécessairement la mise en place d’une grue. A la mise en œuvre, la pose à joint mince avec un mortier colle est aussi un atout : matériel limité, chantier propre.
