Structure indépendante pour un bâtiment complexe

-Une enceinte mécaniquement indépendante de la structure bâtiment pour l'encuvement. -Des fondations profondes de 20 m de profondeur et une paroi de 1,10 m d'épaisseur.

Le centre culturel et des expositions de la principauté de Monaco, situé sur le terre-plein du Portier, comptera 70 000 m2 de planchers. Il s'agit, par son ampleur, d'une opération d'une grande difficulté technique et cumulant de nombreuses contraintes : géologie du sous-sol très variable et incertaine, ouvrage en majeure partie situé sous le niveau de la mer, présence d'une grande salle de 1 900 places et d'espaces d'exposition sur 7 000 m2. Pour ce projet, la Principauté a appliqué les nouvelles règles parasismiques PS 92.

L'ouvrage se compose de deux entités distinctes, conséquence des particularités du site et de la réalisation du bâtiment par blocs : l'encuvement, une enceinte autostable de trois côtés (175 m de long sur 80 m de large) et mécaniquement indépendante du bâtiment qu'elle va accueillir du fait de l'absence de continuité horizontale de ses planchers qui interdit le report des charges à travers le bâtiment ; le bâtiment proprement dit.

Le lot encuvement confié à Solétanche représente plus de 200 millions de travaux. Son achèvement, prévu en septembre, a nécessité la réalisation de fondations profondes jusqu'à - 20 m et d'une paroi périmétrale de 1,10 m d'épaisseur, renforcée par des contreforts reportant les poussées externes sur les fondations. Cet ouvrage s'apparente à un mini-barrage posé sur la Méditerranée, traversé d'une galerie drainante qui assure en permanence, grâce à un système de pompes, le refoulement de l'eau de mer.

« Compte tenu de l'importance de cet encuvement pour la tenue de l'ouvrage, on a décidé de lui appliquer des coefficients d'accélération nominale de 0,3 G. Ils sont supérieurs à celui du bâtiment de 0,25 G, d'où, des densités très fortes d'acier dans le béton. L'autre contrainte porte sur la nature très variable du sous-sol, avec la présence d'une couche de sable réputée liquéfiable en cas de séisme. Ceci a entraîné la mise en place d'une série de pieux permettant d'ancrer le radier dans le substratum », explique Marcel Roggi, du service des travaux publics de la Principauté.

Une conception par blocs

La superstructure est conçue par « blocs », mécaniquement indépendants sur le plan dynamique, ils sont voués à ne pas s'entrechoquer en cas de séisme. L'analyse des mouvements d'amplitude horizontaux a permis de dimensionner la largeur des joints de fractionnement. Dans le cas de grands espaces couvrant plusieurs blocs, des appuis glissants ont été retenus. Ainsi, pour la couverture d'une des salles d'exposition, une structure métallique tridimensionnelle de 40 m de portée sera attachée à un bloc mais laissée libre par rapport aux autres grâce à des appuis glissants.

« On va conduire la même approche pour la verrière d'entrée du bâtiment qui couvrira plusieurs blocs disjoints, mais avec une complexité supplémentaire du fait de la conception architecturale, très aérienne et très filaire, de cet ensemble », précise Michel Huerre, du Bureau Veritas de Monaco.

FICHE TECHNIQUE

Maître d'ouvrage : principauté de Monaco (service des travaux publics).

Architectes : Fabrice Notari et François Genin.

BET : Coyne et Bellier.

Bureau de contrôle : Veritas Monaco.

Ordonnancement-pilotage-coordination : Coteba.

Lot encuvement : Solétanche.

PHOTO : L'ouvrage s'apparente à un mini barrage posé sur la Méditerranée.

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