Staffeur-stucateur - Des œuvres d'art à main levée

Depuis vingt ans, Xavier Roussel-Galle manie aussi bien le crayon sur papier que la spatule sur plâtre.

 

Réservé aux abonnés
Image d'illustration de l'article
Adapter les mesures au préalable sur les plans, mètre après mètre, fait partie de l’art du staffeur- stucateur.

Au plafond, sur les murs, au milieu des escaliers : Xavier Roussel-Galle déploie ses outils de staffeur-stucateur dans les moindres recoins des bâtiments où il intervient, comme en ce moment au musée zoologique de Strasbourg (Bas-Rhin), pour sa rénovation. Sa maestria, le responsable de chantier de l'entreprise Werey-Stenger ne l'a acquise qu'au bout de longues années de formation et de pratique quotidienne.

Image d'illustration de l'article
PHOTO - 30047_1757396_k3_k1_4043156.jpg PHOTO - 30047_1757396_k3_k1_4043156.jpg

Son parcours initiatique a duré plus d'une décennie. Deux ans d'un « très bel apprentissage » chez son actuel employeur ont précédé pas moins de neuf années et demie de compagnonnage du Devoir jalonné d'un grand tour de France : Angers, Toulouse, Paris deux fois, Albi, Marseille, Rennes, sans oublier une incursion à Berlin. Chaque étape en entreprise a été l'occasion d'une montée en compétences. « On commence par la plâtrerie massive pour aboutir à de vraies œuvres d'art comme les rares escaliers à voûte sarrasine : leur forme [hélicoïdale, NDLR] vous oblige à esquisser l'escalier et à reporter le croquis pour avancer sur mesure, marche après marche. » Le dessin au crayon - « le DAO, je ne sais pas faire » - forme un trait d'union avec une très longue d'histoire - le plâtre se travaille depuis l'Antiquité - qui plaît au responsable de chantier de Werey-Stenger. « Savoir dessiner à main levée fait souvent la différence quand un client doit choisir entre deux artisans », estime-t-il.

Image d'illustration de l'article
PHOTO - 30047_1757396_k4_k1_4043157.jpg PHOTO - 30047_1757396_k4_k1_4043157.jpg

Fascination. Comme le suggère le nom de staffeur- stucateur, Xavier Roussel-Galle exerce bien deux métiers. « Le staff, c'est travailler un mélange de plâtre et de fibres végétales qui a vocation, après moulage, à recevoir un autre revêtement. Alors que le stuc, c'est appliquer un enduit en soi : un matériau idéal pour les imitations. » De là à établir une hiérarchie, il y a qu'un pas… qu'il se refuse à franchir. « J'aime autant la technique du staff que celle du stuc », confie-t-il. Lui-même raconte « avoir été fasciné » tôt par le métier, « dès 8-9 ans », quand il accompagnait son père entrepreneur plâtrier en Franche-Comté chez un confrère.

La variété des applications est si grande qu'elle incite le maître-ouvrier de 49 ans à l'humilité, même après plus de vingt ans de carrière : « Ma compétence dans le stuc, par exemple, je la revendique surtout pour l'imitation pierre. Il y a d'autres formes moins courantes, comme le marbre à veines, que je ne me permets pas de réaliser seul. »

Image d'illustration de l'article
PHOTO - 30047_1757396_k5_k1_4043158.jpg PHOTO - 30047_1757396_k5_k1_4043158.jpg

Werey-Stenger

 

  • Activité : plâtrerie depuis 1971.
  • CA 2022 : 15 M€ (prévision).
  • Effectif global : 110 salariés, dont 15 staffeurs-stucateurs.

Faible mécanisation. Mais il ne faut pas s'y méprendre : ce métier d'artiste est également très exigeant. « Notre corps d'état est l'un des moins mécanisés. Les matériaux de levage et d'assistance se sont perfectionnés, les sacs de plâtre qui pesaient 40 kg sont passés à 25 kg mais cela reste lourd. Et les plaques destinées à l'isolation peuvent atteindre jusqu'à 60 kg ! Il faut être deux pour les porter. On travaille aussi dans des postures compliquées pour le dos, ou pour les genoux, à quatre pattes en bout d'escalier. Gérer ces contraintes, cela s'apprend avec le temps. » Au sein de Werey-Stenger, Xavier Roussel-Galle prend à cœur de transmettre son savoir-faire. Lui-même a bénéficié de l'expérience de ses collègues dans son premier poste chez SOE, en Ile-de-France, grâce auquel il est intervenu sur de superbes villas américaines ou encore à l'hôtel Matignon. Son principal motif de fierté, « c'est la reconnaissance des clients particuliers, qui voient leur projet incarné. Une complicité finit par s'instaurer avec certains d'entre eux. »

Abonnés
Baromètre de la construction
Retrouvez au même endroit tous les chiffres pour appréhender le marché de la construction d’aujourd'hui
Je découvreOpens in new window
Newsletter Week-End
Nos journalistes sélectionnent pour vous les articles essentiels de votre secteur.
Les services Le Moniteur
La solution en ligne pour bien construire !
L'expertise juridique des Éditions du Moniteur
Trouvez des fournisseurs du BTP !
Détectez vos opportunités d’affaires