En 2006, l’Etablissement public d’aménagement (Epad) et le gouvernement décidaient d’un plan de renouveau, prévoyant notamment la création de 450 000 m2 de surfaces de bureaux supplémentaires, venant s’ajouter aux 3 millions existants. Le diagnostic formulé alors – obsolescence d’une vingtaine de tours construites dans les années 1970, retard de l’offre parisienne en matière de bureaux haut de gamme par rapport à sa concurrente directe Londres – reste valable trois ans après, même en temps de crise. Cependant, dans l’ensemble, les investisseurs et les promoteurs ont tendance à jouer la montre et à ralentir le timing prévu des réhabilitations ou de la construction de nouvelles tours.
Les quatre plus grandes – elles atteindront les 300 mètres quand la hauteur moyenne s’établit entre 150 et 200 mètres – qui devaient concrétiser le renouveau du quartier et lui donner sa nouvelle dimension sont pour l’instant dans l’incertitude. La plus avancée dans son processus de réalisation est la tour Generali (Nexity et Vinci Immobilier, promoteurs ; Valode et Pistre, architectes), qui vient d’obtenir son permis de construire. Néanmoins, sa livraison n’est pas envisagée avant 2013. La date de réalisation de la tour Phare (Unibail-Rodamco avec Thom Mayne, architecte), initialement prévue pour 2012, n’est plus confirmée par Unibail-Rodamco. Le projet est pourtant maintenu. L’avenir de la tour Signal, conçue par Jean Nouvel, semble pour le moins compromis, vu l’endettement massif de son investisseur, l’espagnol Metrovacesa. Quant à la dernière (Hermitage avec Norman Foster, architecte), sa nouvelle version sera dévoilée au cours du Mipim .
Face à cette conjoncture difficile, l’Epad affiche néanmoins sa sérénité. "La plupart des projets sont ‘‘en attente’’. Le renouveau de La Défense se fera, mais moins vite que prévu", dit-on dans l’entourage de Philippe Chaix, nouveau directeur depuis octobre 2008. Heureusement, un certain nombre de projets comme la tour First (Beacon Capital et Cogedim avec KPF et SRA, architectes) sont d’ores et déjà en chantier, d’autres dont le PC est déposé, comme la tour Carpe Diem (Aviva, investisseur ; Hines, promoteur ; Stern, architecte) pourraient démarrer d’ici à un an.
Au-delà de l’offre nouvelle en surfaces de bureaux, l’action de l’Epad vise à améliorer les conditions de vie dans le quartier et son intégration dans son environnement urbain proche. En 2007, une étude de définition baptisée "urbanité" était lancée, à la suite de laquelle deux équipes ont été missionnées : l’équipe d’urbanistes-paysagistes Rousseau-Thébaud doit élaborer un projet de mise en valeur des espaces publics du secteur situé sur Courbevoie et rédiger pour l’ensemble « une charte d’intervention sur les espaces extérieurs » tandis que l’équipe des architectes-urbanistes Castro-Denissof-Casi doit définir le projet de requalification, sur le plan urbain et paysager, du boulevard circulaire sud sur la commune de Puteaux.
Mais le projet qui mobilise les énergies aujourd’hui est la fusion de l’Epad avec son voisin l’Epasa (Etablissement public Seine-Arche) prévu pour 2010. Un projet qui regroupera sous une même autorité aménageuse un territoire de 480 hectares, « de la Seine à la Seine ». L’avenir du quartier d’affaires, qui arrive à saturation dans son périmètre actuel, est bien là. Les architectes-urbanistes Dusapin-Leclerc viennent d’être missionnés pour établir un plan directeur donnant les orientations urbanistiques à suivre pour les vingt ans à venir sur l’ensemble de ce territoire où 2 millions de m2 pourraient être construits, dans un souci de mixité logements-bureaux-équipements plus grand que celui qui a prévalu jusqu’à présent à La Défense.
