Egis veut doubler son chiffre d'affaires

Le groupe d’ingénierie a enregistré un chiffre d’affaires en repli de 5 % en 2020. Mais conforté dans la viabilité de son modèle, il ambitionne d'intégrer le "top 10 mondial" de son secteur et accueillera un nouvel actionnaire principal pour y parvenir.

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Laurent Germain, directeur général du groupe Egis.

« 2020 aura été une année test durant laquelle personne n'aurait pu imaginer rencontrer de telles contraintes », a estimé le directeur général d'Egis, Laurent Germain, lors de la présentation des résultats annuels du groupe de conseil, d’ingénierie et d’exploitation d’infrastructures.

Difficile en effet de nier la nature exceptionnelle et imprédictible de l’année passée. Entre le passage généralisé en télétravail, l’arrêt des chantiers en mars, le décalage des élections municipales et la chute de 60 % du trafic aérien mondial, les entreprises n’ont pas manqué d’occasions pour éprouver leur solidité ces derniers mois.  

A l’heure du bilan annuel, Egis annonce, pour sa part, un chiffre d’affaires de 1,07 milliard d’euros, en repli de 5 % par rapport à 2019 (1,130 Md€), et ce malgré une baisse de 37 % de ses activités liées au 17 aéroports qu’il opère. « Au-delà de l'érosion limitée du CA en 2020, la rentabilité opérationnelle se maintient à un très bon niveau de 11 %, contre 12 % l'année précédente », souligne son dirigeant. Concrètement, l’EBITDA s’établit à 119 millions d’euros, là où il atteignait 138 millions d’euros en 2019.

A ces résultats, d’autres viennent s'ajouter et permettent d'anticiper une croissance à venir. Sur la même période, l'entreprise a vu ses prises de commandes croître de 5 % pour atteindre 927 millions d’euros et porter son carnet de commandes au niveau record de 1,240 Mds d'euros, soit 95 millions de plus qu'en 2019. Confiant, le groupe table aujourd'hui sur une croissance de 6 % de son chiffre d’affaires en 2021, une rentabilité opérationnelle supérieure à 11 % et prévoit même de générer 40 millions d'euros supplémentaires par l'accélération de ses opérations de croissances externes.

Un marché porteur

Pour Laurent Germain, ces chiffres et perspectives sont le reflet de la croissance des marchés de prédilection d'Egis. « Nous allons bénéficier des tendances de longs termes que sont la croissance démographique, l’urbanisation et la lutte contre les émissions de CO2 ». Autant de dynamiques qui dopent la demande en infrastructures et le développement de leur connectivité pour qu'elles deviennent moins carbonées.

Réalisant 62 % de son CA à l’international, Egis entend maintenant se mettre en ordre de marche pour capter ces opportunités ainsi que celles qui germeront, cette fois à court terme, des différents plans de relance mondiaux. Revendiquée, cette ambition a été formalisée au sein d’un projet stratégique d'entreprise baptisé « Impact the Future », accepté à l’unanimité du conseil d’administration. Sa finalité : « intégrer le top 10 mondial des groupes d’ingénierie ».

Actuellement positionné entre le 20e et le 23eme rang, sur un marché dominé par des entreprises anglo-saxonnes et scandinaves, Egis doit donc multiplier par deux son chiffre d’affaires entre 2021 et 2026. Pour ce faire, il entend se renforcer, à la fois géographiquement et sur les activités du rail et du bâtiment, notamment industriel, mais aussi de compléter ses compétences dans les domaines des EnR et réaliser " des acquisitions dimensionnantes afin de se développer sur des marchés à fort potentiel et en croissance tels que les USA et l’Asie du Sud Est", détaille Laurent Germain. Une stratégie qui devra se décliner au même rythme dans les activités ingénierie et exploitation pour conserver les équilibres existants.

Les moyens de leurs ambitions ?

Pour mener à bien son entreprise, Egis n’est pas dépourvue de moyens. Le groupe a effectué trois acquisitions en 2020/2021 et s’apprête « à en réaliser deux autres au Royaume-Uni et en Australie », poursuit Laurent Germain.

Néanmoins, atteindre ces objectifs nécessitera davantage de ressources. D’où l’arrivée programmée en fin d’année 2021 d’un fonds d’investissement voué à devenir le nouvel actionnaire principal du groupe, après que la Caisse des Dépôts lui aura cédé 42 % du capital. « C’est parce qu’elle est consciente du potentiel de développement d’Egis que la Caisse des Dépôts a pris cette décision. Elle veut permettre au groupe d’accueillir un investisseur capable d’injecter plusieurs centaines de millions d’euros pour accélérer sa croissance. Il faut aussi prendre en compte la progression de la composante internationale dans notre chiffre d’affaires, sachant que la Caisse des Dépôts a un objet social qui l’amène à d'abord favoriser le développement économique en France. Néanmoins, il faut qu’elle reste au capital à un niveau significatif. Avec 33 % ce sera le cas et elle conservera une influence importante sur les décisions stratégique de l’entreprise ». 

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