Comment identifier en temps réel les équipements en panne et organiser les interventions dans les gares ? Comment améliorer la surveillance des équipements ? Et surtout, comment optimiser la performance énergétique des gares et réduire leurs consommations, quelle que soit l’énergie ? Pour répondre à ces questions, SNCF Gares & Connexions a signé un accord de partenariat avec Vertuoz, filiale d’Engie Solutions. « Il s’agit à la fois de tenir compte des évolutions technologiques récentes pour opérer le suivi à distance des installations et de garantir une qualité de service irréprochable en gare », explique Yann Keribin, directeur du facility management chez SNCF Gares & connexions.
Equiper 579 gares sur 3000
Dans ce but, les équipes côté Gares et Connexions ont structuré un cahier des charges dans lequel sont listés les principaux équipements à surveiller : portes d’embarquement, portes automatiques, armoires électriques, pompes de relevage, escaliers roulants, températures… « Nous avons surtout identifié 579 gares sur les 3000 au total, qui comptent au moins un cas d’usage », reprend Yann Keribin. C’est donc dans ces édifices que seront déployés d’ici à 2023 les coffrets Smart station, mis au point par Vertuoz, qui doivent sécuriser la remontée d’information.
Huit "smart stations" pour commencer
Pour l’heure, huit gares ont été équipées à travers trois régions les Hauts-de-France, la Normandie et le Grand Est. Il s’agit de Beauvais (Oise), Charmes Vosges (Vosges), Chaulnes (Sommes), Longuyon (Meurthe-et-Moselle), Saverne (Bas-Rhin), Thionville (Moselle) et Yvetot (Seine-Maritime). La dernière gare, qui concentre de nombreux cas d’usages est celle de Lille-Europe. « Ces premières gares s’apparentent à un Proof of concept (POC) en attendant le déploiement industriel des capteurs », poursuit le directeur du facility management.
Collecter, structurer puis exploiter les données
A terme, ces gares pilotes disposeront de 15 000 points de mesures qui transmettront 800 millions de données par an. « Mais pour l’heure, il s’agit de mettre en place tous les capteurs et les réseaux afférents afin de collecter ces données dans les 579 premières gares d’ici à la fin 2023 », explique Frédéric Gailliot, directeur marketing chez Vertuoz. Sur ces gares pilotes, trois « couches » doivent être mise en place. Il s’agit d’abord de collecter les données sur le terrain, soit via les coffrets Smart Station, soit via les systèmes de gestion technique centralisées (GTC) déjà en place. La deuxième couche relève davantage des systèmes informatiques, puisqu’elle permet de stocker, structurer et traiter les données. Cette étape utilisera notamment les serveurs Microsoft Azure. Enfin, la troisième « couche » concerne la supervision des gares de façon globale.
Un millier d'utilisateurs
« Ces données pourront être utilisées de façon immédiate par les personnels de la gare pour la surveillance des installations et la disponibilité des équipements, ou comme supervision des données régionales ou même nationales sur le fonctionnement des gares », reprend Yann Keribin. L’outils devrait ainsi être utilisé par un millier d’utilisateurs, qu’ils soient dans les gares et en charge de la maintenance ou en charge de la supervision plus globale.
23 millions d'euros sur huit ans
A long terme, les données collectées pourraient être interfacées avec les jumeaux numériques des gares, lorsque ces derniers sont mis en place. Mais pour l’instant, il s’agit de couvrir des périmètres différents avec des Smart Stations orientées vers l’exploitation. « L’outil est prévu pour être évolutif afin d’intégrer de nouveaux équipements au fur et à mesure de l’évolution des besoins », ajoute le directeur marketing. Le contrat Smart station s’élève à 23 millions d’euros pour les 579 gares sur une durée de huit ans.