Smart city : l’ambition d’Angers détaillée

Le président d’Angers Loire Métropole, Christophe Béchu, est revenu sur le contrat confié à Engie pour transformer l’agglomération en territoire intelligent. L’occasion pour l’élu de disséquer le projet.

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Christophe Béchu, maire dAngers.

Le 12 novembre dernier, Angers Loire Métropole rendait son verdict. Moyennant 178 millions d’euros sur 12 ans, la transformation du territoire en smart city était confiée à Engie, en groupement avec Suez, La Poste et le groupe VYV.

Un timing qui ne doit rien au hasard. « Nous voulions aboutir avant les élections. La mise en place de nouvelles équipes municipales ne permettra plus de conduire des projets comparables en France avant au moins 2021 », analysait le maire d’Angers et président d’Angers Loire Métropole, Christophe Béchu, lors d'un séminaire organisé par Engie, le 25 novembre dernier.

De quoi faire de l’agglomération le porte-étendard français de la ville connectée pour les années à venir, notamment au travers d’un forum qui accueillera demain des délégations du monde entier.

Un contrat et des engagements

Face à trois autres candidatures, c’est donc le consortium emmené par Engie qui s’est imposé emportant 98 voix sur 101. « Plus que l’expression d’une ambition locale, nous avons senti que cette offre relevait d’un projet global, d’une stratégie de groupe ».

Une analyse en échos aux propos tenus quelques minutes plus tôt par la directrice générale d’Engie, Isabelle Kocher. « Notre groupe se transforme pour devenir une entreprise d’analyse et de service à même d’accompagner ses clients vers la transition zéro carbone ».

A Angers, la transformation débutera dès 2020 et embarquera une population de quelque 300 000 habitants. 100 millions d’économies générées sur 25 ans, - 66 % de consommation sur l’éclairage public, - 20 % sur les bâtiments et - 30 % d’eau utilisée pour l’arrosage public… tels sont les engagements pris par l’énergéticien et ses partenaires auprès de la collectivité angevine.

Des objectifs élevés qui supposent d’agir pour réduire les consommations à tous les niveaux.

Mieux piloter pour moins consommer

« Nous allons par exemple équiper nos 40 000 candélabres en LED pour réduire très nettement le coût de l'éclairage public », a détaillé Christophe Béchu. Des économies qui seront ensuite amplifiées grâce aux objets connectés permettant un pilotage en temps réel de l'éclairage. Ce déploiement achevé, il débouchera sur une économie de 1,15 million d'euros par an sur ce poste de dépense représentant, à ce jour, 10,7 millions d'euros.

Dans les parcs et jardins, des capteurs d’humidité seront installés pour assurer une gestion au plus juste des quantités d’eau utilisées par les arrosages automatiques. Une logique d’instrumentation des infrastructures qui sera également mise en œuvre sur le stationnement et la voirie.

A la clef : une meilleure organisation des flux et, là encore, des économies. « En l’état, l’étude d’une simple voie de circulation coûte à la collectivité plus de 15 000 euros », a également précisé M. Béchu.

Vers un pilotage unifié

Plutôt que d’empiler les services, la métropole d’Angers entend les faire converger au sein d’un pilotage centralisé. « Aux huit postes de supervision actuels viendra se substituer un unique poste d’hypervision », a poursuivi l’élu.

Une autre étape importante consiste à implémenter de nouvelles solutions dont la pertinence aura été soulignée par les données collectées auprès des usagers. Sur ce point de l'exploitation de données personnelles, la métropole se veut rassurante. « C’est la collectivité qui stockera les informations et se chargera de les anonymiser ». Dès le mois d’avril, citoyens, associations et entreprises seront directement associés.

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