« Aucune nouvelle ligne ne sera créée », mais seulement des aménagements sur les structures existantes, explique Anne-Céline Imbaud-de Trogoff, directrice exécutive du développement des transports territoriaux de la Société des grands projets (SGP), qui apporte son expertise à l’opération. La phase de préfiguration, étalée sur une période de 12 à 18 mois, consiste en « une étude globale », précise-t-elle, « qui va s’appuyer sur les ouvrages déjà existants : infrastructures ferroviaires, gares, parkings-relais, réseau routier, etc. qui seront aménagés pour accueillir une offre supplémentaire. »
« Clermont-Ferrand, comparé aux métropoles régionales voisines, présente l’avantage de voir ses petites lignes maintenues », souligne, de son côté, François Rage, président du Syndicat mixte des transports en commun de l’agglomération clermontoise (SMTC), partenaire du projet, , « Il n’y aura pas de ponts, de viaducs ou autres souterrains à créer comme dans certains territoires, à Lyon ou à Grenoble notamment, où il y aura besoin d’infrastructures importantes. »
Le train, mais pas seulement...
Le SMTC et les dix autres partenaires du projet Serm clermontois, dont la Métropole Clermont Vichy Auvergne, la région Auvergne-Rhône-Alpes, ainsi que les autorités organisatrices de la mobilité sur leurs territoires (Vichy, Thiers, Issoire), se réuniront toutes les deux semaines pour faire avancer le projet. « Pour nous, gestionnaire d’infrastructure ferroviaire, le Serm représente un défi important, confie Daniel Besseyre, directeur de projet Serm chez SNCF Réseau. En effet, nous avons d’autres services de transport à gérer, comme le fret. Et le fret occupe, lui aussi, une place importante dans l’effort la décarbonation. »
« Les six Serm d’Auvergne-Rhône-Alpes vont concerner 6 des 8 millions d’habitants de la région. Les 2 millions restant ne seront pas laissés pour compte (…), ils auront d’autres solutions », rassure Daniel Besseyre. Ce dossier, poursuit-il, « ce n’est pas que du train. Au bout, il y aura peut-être un tramway, un bus ou un vélo... », comme alternatives à l’usage de la voiture individuelle.
Cars express, covoiturages, voix cyclables, billet unique pour les transports en commun urbains et le train…toutes ces pistes vont être étudiées pour « que les usagers se rabattent vers les gares et prennent le train » complète Anne-Céline Imbaud-de Trogoff. L’objectif annoncé est le passage, dès 2029, à la demi-heure, voire au quart d’heure, sur certaines branches.
Coût de l’étude
L’Etat financera 50 % de cette étude de préfiguration, évaluée, au total, à 2,44 millions d’euros HT. Le financement de l’autre moitié sera pris en charge par les partenaires qui piloteront le projet : la région, à hauteur de 25 %, et les autres qui se répartiront le quart restant. D’ici à 2029, l’étude permettra d’établir un plan de financement du Serm et détaillera le planning, les coûts et les services à améliorer. Pour autant, le financement dépendra de l’engagement de l’Etat dans le projet. « La participation des partenanires régionaux au projet dépendra de cet engagement », conclut Anne-Céline Imbaud-de Trogoff.
Le 17 février prochain, ce sera au tour de Saint-Etienne de lancer son Serm. Lyon, Chambéry suivront.
