En 2025, Segro pourra bomber le torse. Sauf imprévu, la foncière logistique britannique (10,3 millions de m² détenus, gérés et exploités en Europe, dont 1,8 million en France) aura enfin livré son projet-phare. « Il s'agit de transformer une ancienne gare de marchandises achetée à SNCF Réseau en novembre 2022 », résume Laurence Giard, directrice générale de Segro France. Remporté en 2019 avec Icade dans le cadre de l'appel à projets « Réinventer Paris 2 », ce projet mixte situé dans le XIIIe arrondissement parisien vise la création, en sous-sol, de 75 000 m² dédiés à la logistique urbaine. Soit dix fois plus que le hub du transporteur Geodis situé boulevard Ney dans le XVIIIe arrondissement, une référence en la matière selon les professionnels.
Ralentissement en 2024. Segro, qui a la particularité de construire lui-même certains de ses bâtiments, est mobilisé par d'autres projets sur fond de ralentissement général des mises en chantier. « Nous ne vivons pas de crise immobilière en tant que foncière, car la demande locative reste forte, observe Laurence Giard. Mais le développement devient compliqué. En 2024, il y aura moins de livraisons par rapport aux 120 000 m² de 2023, à cause de la rapide hausse des taux depuis mi-2022 et du ralentissement économique. Dans ce contexte, il n'apparaît pas urgent pour les grands distributeurs et industriels, qui devront tôt ou tard revoir leurs maillages et ainsi regrouper des entrepôts, de prendre de nouveaux mètres carrés. »
Il y a quand même du pain sur la planche pour les 56 salariés de Segro France. En témoigne la transformation en cours d'une concession automobile, située rue Saint-Didier dans le XVIe arrondissement, en site de logistique urbaine. Seront proposés, d'ici 2024, 8 000 m² sur quatre niveaux. La foncière s'illustre également dans la région de Marseille (Bouches-du-Rhône), où son entrepôt-frigo de 18 000 m² à livrer en 2025 vient de trouver preneur. Au rayon XXL, en revanche, ses 118 444 m² à lancer en 2024 à Ferrières-en-Gâtinais (Loiret) cherchent toujours preneur. Si un nombre confidentiel de projets sont « différés », une huitaine de permis de construire devraient être « déposés d'ici début 2025 », espère Laurence Giard.