Saint-Gobain a été à la fête dans la première partie de l'année 2018. Dopé par ses ventes (+8% à 11 milliards d'euros au deuxième trimestre) et l'impact positif lié à sa transaction avec le groupe suisse Sika, un "bonus" de 781 millions d'euros, le géant des matériaux a vu son bénéfice net bondir de 61,7%, à 1,2 milliard d'euros au premier semestre. Le résultat net courant (hors éléments exceptionnels et résultat Sika) ressort, lui, à 802 millions d'euros, en hausse de 6,8%. Quant au chiffre d'affaires, il a atteint 20,8 milliards d'euros, en hausse de 1,9%, et de 4,9% à périmètre et taux de changes constants.
Cessions, acquisitions, réorganisation
Des résultats qui confortent la stratégie mise en place par Pierre-André de Chalendar. Une stratégie que le PD-G du groupe évoquait dans un entretien accordé en mai dernier au Moniteur : unprogramme de cessions 2018-2019 représentant "au moins 3 milliards d'euros de chiffre d'affaires, avant la fin 2019" avec l'objectif de dégager un effet positif sur la marge d'exploitation d'environ 40 points de base ; desacquisitions "à un rythme soutenu" - 13 ont été réalisées au premier semestre, et 3 autres engagées en juillet pour un montant total de 356 millions d'euros - avec un objectif de plus de 500 millions d'euros par an en moyenne d'ici 2020 ; une"revue de l'organisation", notamment pour donner une plus grande priorité à la dimension régionale des activités de construction et pour accélérer la transformation numérique.
Un deuxième semestre encore meilleur
La présentation de cette nouvelle organisation, promise "avant la fin de l'année 2018", se fera dans un contexte toujours favorable espère Saint-Gobain. La France, qui a poursuivi sa croissance sur le semestre (+3,1%), devrait continuer sur sa lancée dans la deuxième moitié de l'année. La tendance est semblable dans les autres pays européens (+3,6% au premier semestre), en dépit des incertitudes au Royaume-Uni. L'Amérique du Nord est aussi attendue en croissance au deuxième semestre, tant dans les secteurs de la construction que de l'industrie. Quant à l'Asie et aux pays émergents, marchés à fort potentiel ils devraient conserver une bonne dynamique et rester une "cible" privilégiée pour le groupe.
Pierre-André de Chalendar a ainsi confirmé l'objectif annuel d'une progression du résultat d'exploitation en données comparables (au premier semestre, il était de 1,47 milliard d'euros, en hausse de 1,7%) et anticipé une progression au deuxième semestre "clairement supérieure" à celle du premier.
