Sa passion, les plantes. Son bonheur, les marier.

Thierry Huau, paysagiste urbaniste -

Il n'a de cesse de créer des jardins prolifiques. À Djeddah, Beyrouth ou Angers, à chaque fois, il fait sortir de terre d'étonnantes compositions végétales.

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Avec son catogan poivre et sel, les innombrables références historiques dont il émaille son discours et ce phrasé qui n'appartient qu'à lui, Thierry Huau a un petit air d'encyclopédiste. Sans doute l'influence des jardins du xviii siècle qui ont bercé ses jeux d'enfant, au collège Notre-Dame de Bury, à Montmorency.

Dans ce cadre tout droit sorti du Siècle des Lumières, il joue au ballon entre l'arboretum et le jardin botanique. Et l'on s'étonne qu'il soit devenu paysagiste ! Après des études d'horticulture, il choisit d'effectuer son service militaire en Océanie, à Nouméa. La découverte de ce monde tropical le marque à jamais : « la force de ces paysages m'a convaincu de l'importance du végétal dans le monde ».

Des chantiers pharaoniques.

Son devoir accompli, il tente l'aventure paysagère en Nouvelle-Zélande puis en Australie. « Je découvrais le jardin d'Éden, des paysages dignes des tableaux du douanier Rousseau, dans lesquels on trouvait volcans et forêts, fjords et palmiers. Un sanctuaire fragile peuplé d'une faune incroyable. » De retour en France, sa connaissance des déserts et des plantes tropicales lui vaut de diriger en Arabie saoudite son premier projet pharaonique à Djeddah. En 1985, il crée son bureau d'études, Interscene, et se consacre longtemps à la création « d'éco-golfs », tentant à chaque fois de minimiser leur impact sur le paysage. En 1994, deuxième chantier titanesque : la reconstruction du centre historique de Beyrouth après quinze ans de guerre. Il découvre alors le plaisir de travailler sur l'espace public, la joie de servir les intérêts généraux, et toujours ce goût invétéré pour l'histoire. « C'était sublime, cette urgence à reconstruire ! Beyrouth signifie " le puits " en latin. Cette ville a été édifiée sur un lac, au pied du Mont-Liban. C'était une cité de jardins clos, pleins de senteurs et de saveurs. » Thierry Huau rappelle à la capitale libanaise son passé de ville verte, bâtie sur le commerce des plantes.

Ludique et spectaculaire.

En 2000, il remporte le concours de l'aménagement urbain du quartier de la caserne Verneau, à Angers. Sur le site de l'ancien aéroport, 150 ha à transformer, dont 50 réservés à Terra Botanica, un parc à thème autour du végétal en hommage au patrimoine horticole de la région. Six ans plus tard, il est nommé par Christophe Béchun, président du Conseil général, directeur artistique de Terra Botanica et architecte en chef du plateau de la Mayenne. En avril, on découvrira les onze premiers hectares de Terra Botanica, ce jardin pédagogique original qui devrait séduire. « J'ai imaginé une nouvelle manière d'enseigner le végétal, un lieu de médiation culturel ludique et spectaculaire. » Thierry Huau devrait nous réserver un jardin foisonnant, planté d'associations végétales inouïes, de mariages insensés entre végétaux venus d'ici et d'ailleurs. -

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