En cours depuis un an, le chantier de mise à 2 x 3 voies d'un tronçon de 7 km sur l'autoroute A57, à l'est de Toulon (Var), réclame un phasage des plus précis. L'enjeu ? Parvenir à articuler et résoudre l'impressionnante série de difficultés techniques et organisationnelles qui le caractérise : intervention en zone urbaine, proximité immédiate d'habitations, maintien des circulations, ouvrages temporaires, savoir-faire multiples…
A cette fin, l'emploi du BIM Infrastructure constitue une aide précieuse. Sur prescription d'Escota (filiale de Vinci Autoroutes), maître d'ouvrage, et proposition de Guintoli, mandataire du groupement d'entreprises, l'ensemble des parties prenantes, y compris le maître d'œuvre Setec International, ont adopté la solution Trimble SiteVision qui associe réalité augmentée et données GPS. Grâce au viewer géolocalisé installé sur leurs smartphones, les équipes peuvent visualiser directement une modélisation des futurs ouvrages, superposée à l'image réelle du terrain. « La maquette numérique présente, entre autres intérêts, l'avantage d'observer de manière assez fiable les interfaces. Un atout presque vital sur ce projet au regard du nombre de réseaux et d'ouvrages concernés », estime Sylvain Charrier, directeur de projets chez Guintoli.
Gérer l'impact sur le trafic. En effet, une centaine de passages traverseront l'autoroute afin d'accueillir les réseaux et cinq échangeurs seront restructurés : deux seront reconstruits après leur démolition, trois autres seront réaménagés - l'un d'eux sera complété par un nouveau giratoire pour fluidifier la circulation. « L'opération au niveau de l'échangeur de la Bigue, qui a consisté à construire un nouveau pont et à réaménager l'actuel, a par exemple nécessité 14 phases de travaux », détaille Michel Castet, directeur d'opérations chez Escota.
L'obligation de réaliser les travaux sous circulation et sur une emprise étroite, afin de limiter autant que possible les expropriations foncières, a en outre conduit à plusieurs choix. Le premier consistait à créer des ouvrages provisoires pour réduire l'impact sur le trafic de 110 000 véhicules par jour. En avril 2021, les premiers coups de pioche ont d'ailleurs été donnés dans le quartier de Sainte-Musse pour préparer l'installation d'un pont provisoire. Posé deux mois plus tard, il sert à enjamber trois voies (ferroviaire, métropolitaine et réservée aux transports en commun en site propre), le temps d'élargir la route dans les deux sens, de démanteler le pont existant et d'en reconstruire un neuf d'ici à fin 2022.
Multitude d'opérations. Cette volonté de coordonner au mieux les opérations dans un souci d'optimisation s'est également imposée lors de la réalisation de soutènements pour glisser les 12 bassins de rétention en béton sous les bretelles d'autoroute et les giratoires. Une même logique a présidé à la construction anticipée de 8 km de parois acoustiques en vue de réduire l'impact du chantier.
Ainsi, une multitude d'opérations, conduites à l'aide d'engins compacts profilés pour la ville, dessinent une approche singulière, bien loin des chantiers autoroutiers traditionnels.
