Le géant de l'isolation en laine de roche Rockwool a annoncé mercredi 27 novembre avoir déposé un nouveau permis de construire pour l'usine qu'il souhaite bâtir dans l'Aisne, nouveau rebondissement dans le bras de fer avec les opposants à cette usine, habitants et des médecins du Soissonnais, qui redoutent notamment le rejet de poussières et de produits comme les phénols, les formaldéhydes et l'ammoniac.
Rockwool, qui possède déjà une usine dans le Puy-de-Dôme, « réaffirme son engagement en déposant un nouveau permis de construire » pour une usine près de Soissons, écrit le groupe danois dans un communiqué daté du 26 novembre, estimant qu'il s'agit d'un « symbole fort pour l'industrie française et la transition écologique ».
« Dans un contexte industriel difficile, marqué par des fermetures d'usines et des pertes d'emplois, ce projet revêt une importance particulière », insiste-t-il, soulignant qu'elle doit générer 130 emplois directs et « plus de 400 emplois indirects ».
3 ans de procédures
Arnaud Svrcek, maire sans étiquette du village de Courmelles, 1900 habitants, où doit s'implanter l'usine, avait pris le 1er mars 2021 un arrêté refusant le premier permis de construire déposé par Rockwool pour ce projet contesté. Cet arrêté municipal avait ensuite été annulé en décembre 2022 par le tribunal administratif d'Amiens, qui avait reproché au maire d'avoir méconnu « le principe d'impartialité » lui imposant «de traiter les affaires sans préjugés ni parti pris ».
Mais en juillet dernier, la cour administrative d'appel de Douai a pris une décision contraire, validant cet arrêté. Elle avait notamment estimé qu'il « ne ressort pas des pièces du dossier » que M. Svrcek, voisin du projet, « aurait, en prenant l'arrêté de refus attaqué, poursuivi un intérêt personnel, exclusif de l'intérêt général ». L'arrêt de la cour administrative d'appel notait en outre que le projet dépassait la hauteur maximale autorisée, ce qu'avait relevé M. Svrcek dans son arrêté municipal.
Selon Rockwool, le nouveau permis de construire « clarifie la compatibilité avec le Plan local d'urbanisme (PLU) » et « inclut un nouveau toit végétalisé améliorant son intégration dans l'environnement ».
Ce nouveau permis, transmis lundi 26 novembre à la mairie, constitue « une preuve implicite que j'avais raison » sur le non-respect des règles d'urbanisme, a réagi auprès de l'AFP Arnaud Svrcek, indiquant que cette nouvelle demande allait être étudiée.