Risques majeurs - Ils font face à l'urgence

Architectes, ingénieurs et designers multiplient les initiatives pour intervenir rapidement en cas de catastrophe.

 

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Dans le cadre d’une formation organisée à Nice en décembre 2021 par l’Ordre régional et la fondation Architectes de l’urgence, des praticiens ont visité la commune de Saint-Martin-Vésubie (Alpes-Maritimes), sinistrée après les violentes inondations survenues un an auparavant.

Lorsqu'une catastrophe survient, qu'elle soit d'origine naturelle (séisme, tsunami, tempête) ou humaine (explosion, guerre), des architectes cessent leur activité quotidienne pour porter secours avec, dans la trousse, leurs compétences de constructeur. En 1995, après le tremblement de terre de Kobe, au Japon, Shigeru Ban a fondé Voluntary Architects' Network. « Je n'ai pas créé cette ONG par ambition, mais par nécessité, explique-t-il, car personne ne travaillait sur la conception d'abris d'urgence à l'époque. » Récemment, il a participé avec elle à l'accueil des réfugiés de la guerre en Ukraine.

Drames. D'autres organisations, telles que la fondation Architectes de l'urgence et l'Association française du génie parasismique, agissent aussi dans les jours qui suivent un désastre. Elles diagnostiquent l'état des bâtiments et indiquent aux habitants s'ils peuvent regagner leur habitation ou pas. « On assiste à des drames, témoigne l'ingénieur et inspecteur Marc Huber, mobilisé après les inondations d'octobre 2020 dans la vallée de la Roya (Alpes-Maritimes). Parfois, on ne trouve pas la maison à inspecter, comme à Saorge où l'équivalent d'un terrain de football avait disparu sur plusieurs mètres de hauteur, charrié par la rivière en crue. Il ne restait plus qu'une balançoire. » Pour ne pas oublier cette tragédie, le designer Marc Ferrand a imaginé des Maisons du souvenir.

Il contribue en parallèle au projet de construction du navire Avenir. Ce catamaran de 65 x 21 m, dessiné par l'architecte naval Marc Van Peteghem, sera dédié au sauvetage en Méditerranée. Il a été initié par le Pôle d'exploration des ressources urbaines (Perou), entouré d'une équipe pluridisciplinaire. Les plans seront exposés le 26 juin prochain au Mucem à Marseille.

« Nous avons essayé de dissocier les fonctions de manière très franche, avec un centre de secours médical dans la coque, un espace libre sur le pont principal et un refuge pour environ 400 personnes au-dessus, le plus détaché de la mer possible, décrit Marc Ferrand. Le bateau a été conçu comme une architecture d'urgence, mais sur l'eau. »

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