Il y a trois ans, Interface faisait valider par le SBTi ses objectifs de réduction d’émissions de CO2 pour 2030 : -50 % sur les scopes 1, 2 et 3 (catégorie 1), par rapport à l’année de référence 2019.
Mais suite au travail engagé depuis le milieu des années 90, le groupe américain spécialiste des revêtements de sols affichait dès 2020 sur ses sites une réduction de 96% des ses émissions, notamment grâce à l'utilisation de 75% d'énergies renouvelables au niveau mondial et une politique d'économies d'énergie.
Encore mieux, Interface a réussi à réduire l'empreinte carbone de ses moquettes de 82% depuis 1996 - notamment grâce à un taux de matière biosourcée et recyclée de 62%. Avec l’introduction de la nouvelle sous-couche CQuest™Bio, le taux atteint désormais 88% en moyenne, permettant de réduire de nouveau l’empreinte CO2 des produits « cradle to gate » [une approche de conception et de production industrielle prenant en compte le cycle de vie d'un produit depuis l'extraction des matières premières jusqu'à la porte de l'usine, NDLR].
Aujourd’hui, Interface est prêt pour aller plus loin et plus vite que ses concurrents : viser non pas la neutralité en 2050 mais l’empreinte carbone négative sans compensation en 2040.
« Nos produits non seulement émettent beaucoup moins de CO2 lors de leur fabrication mais en plus ils stockent du carbone », explique Lisa Conway, vice-présidente global market sustainability du groupe. « Ce carbone encapsulé dans nos produits, c’est du CO2 qui ne sera pas libéré dans l’atmosphère ».
Et alors que les réglementations environnementales n’évoluent pas au même rythme dans les différentes zones géographiques, cet objectif ambitieux est fixé pour le monde entier.
L'exemple français
« Nous agissons partout où cela est possible, que ce soit chez nos fournisseurs ou dans nos propres usines comme aux Pays-Bas pour nos moquettes ou en Allemagne pour nos revêtements en caoutchouc [Interface a réduit de 18% les émissions dans ce domaine depuis 2018, NDLR] . Le tout en espérant le meilleur retour sur investissement et le meilleur impact sur notre trajectoire carbone », ajoute Lisa Conway.
Surtout, Interface insiste pour être très vite en phase voire en avance sur les différentes réglementations.
« Alors qu’aux Etats-Unis nous nous concentrons sur le recyclage, en Europe et particulièrement en France, l’ACV nous donne d’énormes possibilités pour le réemploi. Nous apprenons beaucoup pour, à terme, l’appliquer dans d’autres pays. »
Pour soutenir financièrement ses actions de réduction de ses émissions, Interface a décidé d’interrompre sa politique de compensation pour ses produits. Le groupe a désormais à sa disposition 1,5 à 2 M$.
Se passer des produits pétrosourcés
« Nous nous sommes engagés auprès du marché pour assurer la neutralité carbone des projets avec les mécanismes de compensation jusqu’à la fin de l’année. Cette somme sera donc disponible pour nous à partir de janvier 2025. Nous avons plusieurs options pour l’utiliser et nous les présenterons en temps voulu. Nous travaillons d’ores et déjà à mettre en œuvre les techniques employées pour rendre nos dalles de moquettes « carbone négatives », à nos autres produits. »
Enfin, à plus long terme, c’est la sortie des produits pétrosourcés qui est envisageable. « Je crois que c’est tout à fait possible. Et il s’agit de se passer de tous les produits pétrosourcés et pas seulement de matériaux spécifiques comme le vinyl et le caoutchouc que nous utilisons », conclut Lisa Conway.