Restauration Le Palais de la reine tente de renaître de ses cendres à Madagascar

Sur les hauteurs d'Antananarivo, il ne reste du Rova, le Palais de la reine, que ses façades en granit. Des spécialistes français mènent la réhabilitation de l'édifice ravagé par un incendie en novembre 1995.

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A 9 000 km de distance, le Parlement de Bretagne et le Palais de la reine d'Antananarivo (Madagascar) présentent des histoires étrangement similaires. Edifices de pierre taillée, en partie granitique, ils furent tous deux ravagés par des incendies accidentels suite à des manifestations. Le premier en février 1994, le second en novembre 1995. Les dégâts matériels furent considérables, il ne subsistait rien de la couverture et les façades avaient beaucoup souffert.

Heureusement, cette histoire commune ne se limite pas à ce triste sort puisque les deux monuments devraient renaître du même savoir-faire, celui de l'entreprise Quelin (92), spécialiste de la rénovation de monuments historiques.

Mise en sécurité. L'histoire commence quand Colas Madagascar - acteur majeur du bâtiment dans l'île - s'intéresse au sauvetage du « Rova », le Palais de la reine. « Nous n'avions pas l'expertise nécessaire pour ce type d'édifice, explique Albert Lefret, responsable du centre bâtiment-génie civil de Colas. Nous nous sommes donc tournés vers des spécialistes du granit de la société Quelin pour nous aider à faire l'état des lieux et à évaluer l'ampleur des travaux. »

Le Rova a donc été examiné en profondeur par le biais d'orthophotos, de photogrammétrie numérique. De sondages aussi. « Le granit lorsqu'il est soumis à de fortes chaleurs peut être d'apparence intacte et complètement fracturé de l'intérieur, révèle Stéphane Saint-André, directeur de la région Bretagne de Quelin. C'est pourquoi la première étape est la mise en sécurité de l'enceinte. »

Une à une, les pierres dans les parties hautes des tours et dans les zones les plus sollicitées par l'incendie vont être repérées, démontées et stockées. Il y en aura un peu moins de 3 000 m3 ! Quatrevingts ouvriers malgaches ont été formés pour l'occasion par Frédéric Roué et Philippe Plisson, deux spécialistes bretons, apparemment pas dépaysés.

Une fois la mise en sécurité de l'enceinte achevée, un bâtiment en béton armé y sera construit, fondé sur 16 pieux forés, et couvert d'une toiture zinc et cuivre. Parallèlement, l'enceinte de pierre devrait être reconstituée par repose des pierres stockées ou apport de pierres neuves. Devrait car ces travaux de restauration, entrepris sous l'égide de l'Unesco, sont financés par le mécénat - Colas a fait don de 500 000 euros - et le budget n'est pas encore bouclé. « Ce monument fait la fierté du peuple malgache, s'enthousiasme Stéphane Saint-André. Il serait vraiment dommage que l'histoire n'aille pas à son terme. »

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